A Delhi en hiver, la saison culturelle bat son plein et ce week-end, collectionneurs, journalistes, curators, galeristes se sont retrouvés à l’India Art Fair, le rendez-vous annuel de l’art contemporain en Inde. Promenade dans les allées de la foire et dans deux lieux de la capitale qui accueillent des expositions de photographies à ne pas manquer.
Au sud-est de la ville, dans une zone industrielle sans âme, on découvre les pavillons qui accueillent les 85 galeries présentes à l’occasion de l’édition 2015 de l’India Art Fair. Ils sont tous là : les galeries et les artistes bien sûr, accompagnés des représentants des grandes maisons de vente, des stars du cinéma, d’hommes et de femmes politiques ou encore de délégations de collectionneurs étrangers comme ceux de la Tate ou du Guggenheim Museum de Bilbao.
A l’honneur, beaucoup de peinture, de dessin et d’installations. Mais aussi de la photographie, en majesté chez Tasveer et Photoink, qui ouvre un nouvel espace dans le sud de la ville dans quelques semaines, mais également chez Art Heritage ou Thomas Erben.
Tasveer, présente à Paris Photo depuis deux ans, a choisi d’exposer Sebastian Cortés et sa série Sidhpur, qui fait le portrait de membres de la communauté musulmane des Bohra installée au Gujarat, à travers les demeures qu’ils habitent depuis des générations. Architecture toujours avec Christopher Taylor, qui explore de vieux bâtiments coloniaux de Bombay et de Calcutta. Et puis l’Inde spirituelle avec Saibal Das et l’Inde fantasmée à travers les portraits du photographe de mode Ram Shergill.
Rencontre du passé et du présent aussi à la galerie Art Heritage, où l’on retrouve Cop Shiva et sa série Gandhi, qui met en scène un villageois transformé en mahatma du XXIe siècle. Photographie encore, un peu plus loin chez Thomas Erben, une galerie new-yorkaise, où sont exposés Gauri Gill, Pablo Bartholomew et Yamini Nayar.
Enfin, chez Photoink, c’est l’image dans sa matérialité même qui fait l’objet de la série de Madhuban Mitra et Manas Bhattacharya, Afterimage. Les deux photographes exhument des traces de mémoire vive à partir de négatifs trouvés dans l’unique usine indienne de fabrication d’appareils photographiques. Srinath Iswaran, jeune photographe de 25 ans, quant à lui, explore les origines du médium et réalise de sublimes photogrammes en couleur.
En marge de la foire, on ne manquera pas le voyage dans les années pré et post-indépendance de l’Inde, grâce à l’exposition Inner and Outer Lives : The Many Worlds of Homai Vyarawalla, qui rassemble des photos d’archives de la première femme photoreporter indienne. Et on profitera du Museum of Chance que nous offre Dayanita Singh au Max Mueller Bhavan, parcours dans l’intimité et la mémoire de la plus célèbre photographe indienne.
FESTIVAL
India Art Fair
29 janvier – 1er février
EXPOSITIONS
Inner and Outer Lives : The Many Worlds of Homai Vyarawalla
Jusqu’au 24 février
Shridharani Gallery
Triveni Kala Sangam
205 Tansen Marg
New Delhi
Dayanita Singh: Book Works
Jusqu’au 14 février
Goethe-Institut / Max Mueller Bhavan
3 Kasturba Gandhi Marg
New Delhi 110001