Avant même le tournant des années 1900, parmi d’autres novateurs, Vuillard, Bonnard et Degas utilisent des appareils photographiques pour exploiter ce qui n’est encore, aux yeux de nombreux contemporains, qu’un mécanisme technique étranger aux valeurs de l’art.
Degas s’essaie à la photographie nocturne où la lumière électrique joue le rôle essentiel. Par la pose difficile obtenue d’une danseuse, il conçoit la vision magnifique d’un nu de dos, utilisé en peintures, pastels et estampes. Les tableaux du musée Repasseuse et Danseuses confirment les recherches permanentes de l’artiste dans le domaine du contre-jour et du clair-obscur.
Bonnard dialogue inlassablement avec son sujet favori, sa femme Marthe. Parfois s’y glisse sa famille ou un autre modèle dont le miroir capte le cadre de l’atelier du peintre.
Vuillard multiplie les clichés en voyage ou lors d’heureuses rencontres estivales qu’il cadre et compose comme des tableaux, complétant ainsi la mystérieuse Porte entrebâillée du musée.
Loin de voir une concurrence à leur métier, ces trois artistes prennent des photographies pour fixer des souvenirs, saisir la réalité d’un espace, apprivoiser la lumière. Parviennent ils à communiquer, comme par leurs tableaux, une émotion ?
Jusqu’au 18 septembre
Musée Angladon
5, rue Laboureur
84 000 Avignon