La photographe de mode Deborah Turbeville, connue pour ses images sensuelles quoique sombres voire étranges, est décédé jeudi dernier à New York d’un cancer des poumons. Elle avait 81 ans. Lors d’une interview en 2011 pour son dernier livre, The Fashion Pictures, j’avais été marqué par sa voix rauque et son caractère énigmatique. Un trait de personnalité qui se conjuguait parfaitement avec ses photographies, esthétiques mais froides, dans lesquelles les modèles la fuyaient du regard à sa demande. « Je n’ai pas du tout de relation avec mes modèles, déclarait-elle. Je n’en ai jamais eu. J’essaye de prendre de la distance avec eux. Je ne leur parle pas, je les place seulement dans une atmosphère et leur indique juste s’ils doivent rester calme ou bouger. Ils sentent l’ambiance que j’essaye de créer. »