Dans son numéro 48, en kiosque tout l’été, le magazine qui donne à voir consacre une bonne part de ses pages à son exposition rue de Fourcy. Pour éviter de tomber dans la catalogue ou l’auto-promotion, de l’air a eu l’idée de demander à 63 personnalités de commenter chacune une des photos présentées.
Ce droit de regard a été actionné par des artistes, des intellos, des un peu des deux, des ni l’un ni l’autre. Sur une image qui leur était proposée, ils ont posé des mots. Elle leur a inspiré des nouvelles, des brèves, des poèmes, des souvenirs, des envies de révolte… Subjectifs, courts ou trop longs, angoissés ou distanciés, ces témoignages tranchent par leur sincérité et leur intégrité. C’est une manière de célébrer certes de l’air, son expo et ses photographes mais aussi de raconter la photo autrement, sans béquilles techniques, historiennes ou conceptuelles. Dans ce numéro exceptionnellement riche de 112 pages, on retiendra également des portfolios qui alimenteront les prochaines expos !
Comme celui consacré à Olivier Roller, qui dans sa longue conquête du pouvoir, s’est attaqué aux financiers. Bernard Plossu, fan de De l’air de la première heure, présente à ses lecteurs son ami Luis Baylon, photographe espagnol génial et inclassable. Guillaume Herbaut, autre vieux compagnon de route du magazine de l’air, présente sa Riviera de Tchernobyl, un reportage hallucinant issu du dernier volet de sa Zone… qui lui a permis de décrocher le Prix Niepce 2011. Enfin, Patrick Swirc gâte le magazine d’un portrait, celui d’une actrice trop rare et délicieuse, Sophie Duez…
Stéphane Brasca
De l’air # 48, 112 pages, 5 euros.
En kiosque jusqu’au 15 septembre 2011