Venise Cachée
J’ai été à Venise plusieurs fois, d’abord enfant, puis adulte, toujours en vacances. C’est une ville qui fascine, car unique en son genre. Une ville parmi les plus belles et les plus fragiles au monde. En tant que touriste, j’ai toujours visité les endroits habituels. La dernière fois, cependant, j’ai voulu consacrer un peu de temps à la recherche d’une Venise plus intime, plus vraie. La Venise de la normalité. La Venise à son réveil, ébouriffée et les yeux encore pleins de sommeil. La Venise avec ses vêtements au vent.
En vacances avec ma femme et mon fils, en 2013, un matin chaud et humide d’août, j’ai donc décidé de me lever aux premières lueurs de l’aube et de me promener seul dans les ruelles les plus cachées.
La silhouette de la ville commençait à émerger lentement de la lagune piégée entre la mer et la terre, au milieu de la brume humide qui l’enveloppait. J’ai vu des hommes qui chargeaient un bateau de journaux. J’ai regardé à l’intérieur de la cabine de pilotage d’un bateau, pour voir avec les yeux de son commandant, la routine de vivre un travail immergé dans l’unicité d’un lieu extraordinaire. J’ai écouté la normalité de deux conversations entre voyageurs locaux. J’ai vu un enfant jouer au ballon. Une femme qui allait vite d’une maison à l’autre, se protégeant du soleil avec un parapluie. Un sauveteur éthéré derrière un des parasols qui commençait à installer sur la plage de Lido. Un mimo dans les ruelles, avec son art muet, à la recherche du premier sourire d’un nouveau jour.
Davide Interrante
