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David Levinthal

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« Tout art est propagande », disait George Orwell, et l’étude de l’histoire de l’art ne nous laisse aucun doute à ce sujet. Nous réfléchissons sur les achèvements d’une civilisation à travers sa production artistique, la création de la meilleure image possible d’elle-même à travers la sublimation de sa force vitale. Et ce qui en résulte est ce qui perdure, ce qui transcende le temps et l’espace et parle tous les langages en même temps.

« L’histoire est écrite par les vainqueurs », nous dit-on, et c’est dans cet espace entre art et histoire que nous trouvons la propagande. Dans le travail artistique, nous voyons le message être délivré, vendu, signé, scellé et délivré, puis, le plus souvent, intégralement consumé. Émus par l’esprit qui habite le travail lui-même, nous tombons sous l’influence de son chant de sirène alors qu’il captive notre cœur par son aura frappante.

Pourtant, à l’heure où l’art a été libéré de cet état, qu’il ne sert plus nécessairement à renforcer les structures de pouvoir mais à la questionner et à les déstabiliser, l’artiste est un canal, un vaisseau pour la pensée, la médiation et l’expression sur des sujets qui sont parfois trop lourds et complexes pour être abordés de front. Et, à sa manière, David Levinthal a émergé comme l’un des photographes de guerre les plus importants de notre époque, même s’il n’a jamais mis les pieds sur un champ de bataille.

War Games (Kehrer Verlag) est son dernier livre, qui combine une sélection issue de cinq projets en cours, de travaux antérieurs et des essais de Dave Hickey et Paul Roth ; l’ensemble tient de la révélation. En premier lieu, le titre et la couverture font référence aux figurines qui parsèment les théâtres de guerre de Levinthal, ouvrant sur l’idée de la guerre comme un jeu — les jouets avec lesquels les enfants s’amusent en grandissant. Au début, tout a commencé avec ces figurines en plastique ; maintenant ces « jeux de guerre » ont atteint un nouveau de « réalité » avec l’ajout d’une composante vidéo. Mais l’essence du jeu est restée la même : la guerre doit être consumée pour le plaisir de tuer et de défaire un ennemi imaginaire.

Sur le théâtre de guerre, il n’y a pas de bons et de mauvais. Pas de bien et de mal, mais plutôt une destruction systématique comme moyen d’exercer un pouvoir sur un rival ou une menace. La mythologie et l’idéologie qui entourent cette organisation constituent les moyens de conserver les engins de guerre en mouvement. La guerre est une industrie et doit être financée. Le meilleur moyen pour ce faire est de générer un soutien moral pour le « combat juste ». Et une manière brillante d’y parvenir est de vendre aux enfants l’idée que la guerre est un jeu, qu’ils sont du côté des vertueux, et que se battre relève de leur devoir.

Lire l’article dans son intégralité dans la version anglaise de l’Œil

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