Certains anniversaires méritent qu’on s’en souviennent, et d’autres quil est préférerable d’oublier. Celui-ci est à double tranchant. Il y a quarante ans, le 18 novembre 1978, dans un endroit taillé dans une jungle lointaine en Guyana (ex Guyane Britannique), plus de 900 personnes ont été assassinées ou se sont suicidées. Jonestown. Un nom qui vivra dans l’infamie.
Le chef du bureau new-yorkais de Time Magazine, Don Neff, et moi-même étions à Miami et travaillions sur une histoire de drogue liée à la Colombie pour le magazine ce jour-là, et rien n’avait encore été annoncé au monde extérieur au sujet de la Guyane. L’édition du Miami Herald de dimanche matin a tout changé. Le titre indiquait qu’un membre du Congrès américain avait été abattu en Guyane. Les détails étaient incomplets, mais il semblerait que le représentant de la Californie, Leo Ryan, certains de ses collaborateurs et des membres de la presse aient été attaqués lors d’une visite au projet agricole du temple du peuple à Jonestown (mieux connu sous le nom de Jonestown). Le membre du Congrès était sur place pour enquêter sur les allégations selon lesquelles certains de ses électeurs étaient détenus à Jonestown contre leur volonté et il était allé les liberer.