Daphne van de Velde (1973) est la deuxième jeune photographe – ou peut-être je dois dire « jeune en tant que photographe ». Elle a d’abord obtenu un diplôme d’ingénieure en architecture, qu’elle a complétées peu après par un diplôme d’Arts Architecturale/ Monumentale de l’école supérieure des arts ArtEz. Enfin, elle a également obtenu son diplôme de l’Académie de photographie d’Amsterdam en 2020, en pleine période Covid.
J’ai vu son travail pour la première fois à UNSEEN l’année dernière, où il m’avait déjà fait forte impression. Aujourd’hui, Daphne van de Velde présente une exposition à Naarden qui vaut vraiment la peine d’être vue. Il ne s’agit pas de photographie au sens classique du terme, mais d’une remise en question du médium, d’une exploration de ses possibilités.
Son travail reflète toutes les influences de sa formation diversifiée – il sonde la frontière entre la photographie et la sculpture, il est parfois monumental mais pas toujours, il forme une unité avec l’espace architectural et il est expérimental.
Le travail de Van de Velde ne se limite pas à la forme. Pour elle, le processus créatif est l’exploration de l’extérieur, où elle s’efforce de réconcilier la représentation de la surface avec le monde intérieur des sentiments.
Elle part de l’autoportrait, mais se rend vite compte des limites de la photographie. Elle veut – c’est ce qu’elle se dit – rendre la peau tangible.
Elle constate que nous utilisons notre peau comme une frontière, un mur défensif pour empêcher les autres d’entrer. Le papier photographique devient le substitut de la peau, qu’elle manipule et façonne pour en faire une photo-sculpture. Mais ne vous attendez pas à une représentation du corps, les fragments brisés font référence à un contact physique, qu’il soit amoureux ou agressif. Ce sont des expériences d’intimité et de vulnérabilité, de désir, d’amour et de douleur.
L’un de ses principes est que nous vivons de plus en plus dans notre propre espace – mais je me demande, en regardant l’œuvre et en lisant sa déclaration, si elle aurait pu être réalisée à une autre époque que celle de Corona, à une autre époque que celle de l’isolement obligatoire. L’œuvre exprime si fortement la solitude, la faim de peau, l’aspiration à un véritable contact humain, qu’elle résume presque cette période.
Daphne van de Velde aime se référer à la citation suivante
All that is required to move from indifference to love is the courage to have our hearts broken –
Pour passer de l’indifférence à l’amour, il suffit d’avoir le courage de se faire briser le cœur.
une citation de Nick Cave. En fin de compte, elle nous demande de laisser tomber les barrières, car ce n’est qu’en nous autorisant à être vulnérables – et à risquer le chagrin – que nous ferons l’expérience de l’amour.
La force de l’œuvre de Daphne van de Velde réside à la fois dans sa conception et dans son point de départ – elle franchit les limites du médium, et le résultat est surprenant, captivant et stimulant…
John Devos
johndevos.photo (ad) gmail.com
https://www.daphnevandevelde.nl
Daphne van de Velde est représentée par
Art Gallery O-68
Oranjestraat 74
6881SG, Velp, The Netherlands
www.gallery-O-68.com
Son travail peut être vu aujourd’hui et dans un futur proche :
Allard Wildenberg Art Projects (solo exhibition) ME & YOU Naarden-Vesting Till 2nd of April 2023
Vilnius Photography Gallery (solo exhibition) Vilnius, Litouwen Summer 2023
Citation de Nick Cave
https://www.theredhandfiles.com/in-your-opinion-what-is-god/
The Red Hand Files ISSUE #196, première § les règles 8 à 10.