Vous qui passez, priez pour les Trépassés
Ce que vous êtes, ils ont été,
Ce que sont, un jour serez…
Je ne fais jamais de mise-en-scène.
Sans odeur ni son, isolée du véritable contexte du monde à partir duquel elle naît, la photo est comme une petite phrase extraite d’un roman, elle est l’idée subjective qui trotte dans la tête du voleur d’images. Je pars de situations réelles, parfois incongrues. Nous vivons au milieu d’un spectacle, éternel dialogue entre réel et imaginaire.
Parmi les photos que je propose, juste deux exemples (pour les autres clichés il en est de même : simplement la réalité de situations diverses) :
1) L’homme-ange qui pose sur une tombe est une rencontre fortuite au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Cet homme se cachait derrière les tombes.
Lorsque je l’ai dérangé il venait d’enfouir ses habits de ville dans un sac et était seul, posant pour je ne ne sais qui, probablement pour un disparu. Je lui ai demandé si je pouvais le photographier mais je ne l’ai pas questionné sur ses motivations afin de respecter son intimité et son monde imaginaire dans lequel, en intrus, je m’invitais.
2) L’homme qui parle à un squelette n’est pas non plus une mise en scène, simplement la photo d’un visiteur du musée des vampires (Les Lilas – 93) qui parlait de l’au-delà à un squelette. Peut-être voulait-il savoir…
Moi, je regarde… je ne sais pas… je ne veux pas savoir… je photographie.
