Un nouveau livre du photographe Danny Lyon explore la beauté de voitures autrefois prisées, aujourd’hui en ruine, retrouvées dans des casses automobiles à travers l’Amérique. Œuvre de pure photographie visuelle, Junk: America in Ruins – publié par Damiani Books – présente des images de plus de 80 voitures américaines, principalement des années 1950 et 1960, que Lyon a découvertes dans des casses automobiles oubliées lors de ses voyages à travers le Nebraska, le Texas, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et l’Oklahoma.
Lyon est l’un des photographes les plus influents des six dernières décennies et une figure clé du Nouveau Journalisme. Ses œuvres immersives et révolutionnaires incluent The Bikeriders (1968), The Destruction of Lower Manhattan (1969) et ses mémoires This Is My Life I’m Talking About (Damiani Books, 2024).
À 21 ans, Lyon reçoit de son père une Oldsmobile de 1953. Il découvre l’extase de la vitesse sur les autoroutes de Géorgie pendant le mouvement des droits civiques, le long des champs de cacahuètes et de coton qui défilent à toute vitesse. Dans l’excitation de la vitesse, il prend conscience de sa propre mortalité.
Le postulat de Junk est que de nombreuses choses – sculptures, monuments, bâtiments – acquièrent une beauté nouvelle et accrue à mesure qu’elles se détériorent et tombent en ruines ; un certain pathos s’ajoute à leur beauté originelle. C’est le cas des automobiles de cette série : autrefois machines chéries des personnes et des familles qui les possédaient et les conduisaient, elles évoquent aujourd’hui une grande et triste beauté.
« L’une des choses qui ont toujours rendu l’œuvre de Danny puissante et imprévisible à mes yeux est sa capacité à soutenir des idées contradictoires – en fait, non seulement à les entretenir, mais aussi à trouver ce qu’il y a de profond et douloureux dans leur incongruité. Alors qu’il parcourait l’Amérique avec Nancy, sa femme, au volant de leur Tesla, à la recherche de décharges automobiles interessantes, je l’entends presque fulminer contre les milliers d’épaves qui jalonnent leur route, témoignage honteux d’un siècle de pollution incontrôlable, prédicat physique de la chute vertigineuse de la planète vers l’inhabitabilité. Puis je peux le voir sortir de la voiture et errer dans les cimetières de voitures à l’heure dorée, exultant devant les surfaces, et les formes, les nombreux accidents et la beauté physique que son œil ne peut s’empêcher de trouver, que ce soit dans une bataille pour les droits civiques, dans un immeuble de Chicago ou dans un salon de tatouage crasseux de Houston. » – Randy Kennedy, dans l’introduction de Junk: America in Ruins
Danny Lyon est né à Brooklyn, New York, en 1942 et a grandi dans le Queens. Étudiant à l’Université de Chicago, il a rejoint le mouvement des droits civiques et est devenu le premier photographe du Comité de coordination étudiant pour la non-violence. Il est photojournaliste, écrivain et cinéaste. Parmi ses ouvrages de non-fiction, on compte The Bikeriders, The Destruction of Lower Manhattan, Conversations with the Dead, Memories of the Southern Civil Rights Movement, Like a Thief’s Dream et American Blood.
Il a reçu une bourse Guggenheim en photographie, puis en cinéma. En 1990, il a reçu une bourse Rockefeller en cinéma et, en 2011, la médaille d’honneur du Missouri pour services distingués en journalisme. En 2016, une importante rétrospective (Message to the Future) lui a été consacrée aux musées des Beaux-Arts de San Francisco et au Whitney Museum of American Art de New York. En 2023, son exposition « Danny Lyon : Journey West » a été présentée au musée d’Albuquerque. Un long métrage tiré de « The Bikeriders » a été réalisé par Jeff Nichols en 2024, avec Austin Butler, Jody Comer et Tom Hardy. Les œuvres de Lyon sont visibles en ligne sur www.bleakbeauty.com et http://instagram.com/dannylyonphotos2
Danny Lyon : Junk : America in Ruins
Damiani Books
Prix : 35 £ – 40 €
www.damianibooks.com