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Cuba –Adrián Fernández Milanés

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Né en 1984 à La Havane, Adrián Fernández Milanés a fait ses études à l’Académie des arts plastiques San Alejandro de Cuba, puis à l’Institut supérieur des arts de la Faculté d’arts plastiques, dont il a obtenu le diplôme en 2010. Il a exposé à La Havane (notamment à la Ludwig Foundation de Cuba) et participé à des expositions collectives à Cuba, à Houston, au Mexique et au Guatemala.

Fils d’architecte, il a longuement mûri son projet durant ses études : un sujet traité en trois temps, qui concerne son environnement immédiat, le quartier de Nuevo Vedado à La Havane où il vit. Bâti quelques années avant la révolution, ce quartier a été pensé comme un parc habité, sans grilles ni séparations autres que les axes de circulation. Les maisons, aux architectures souvent remarquables, ont été attribuées à des familles de héros de la lutte contre la dictature ou, plus récemment, restituées aux parents des anciens propriétaires. Toutes ces demeures sont aujourd’hui ceintes de barrières, grilles, grillages, plus ou moins hauts, qui protègent des jardins privatifs, parfois coquets, ou des terrasses agréables.

Adrián Fernández Milanés a abordé son sujet par l’aspect documentaire. Une série en noir et blanc, la plupart du temps frontale, rend évidente cette volonté de clôturer et s’attarde sur les serrures et les cadenas de ces portes fermées.
Puis, il s’est concentré sur une approche des espaces intérieurs, et, surtout, de leur aménagement. Il a souhaité constituer une série du genre Vogue Décoration, qui donne à voir aussi bien les très beaux volumes au mobilier cossu qu’un penchant affirmé pour le kitsch. Mais c’est finalement en extrayant certains bibelots de leur contexte et en les photographiant en studio que le jeune homme a réalisé le véritable portrait des habitants de ces maisons bourgeoises.
Empruntant coupes à fruits, vases, tissus et papiers peints, Adrián Fernández Milanés joue avec les motifs sous un éclairage très maîtrisé. Le résultat est imparable et n’appelle aucun commentaire. En regardant avec attention, on s’aperçoit que les fleurs sont artificielles et les fruits en plastique.

Christian Caujolle, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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