« nous avons besoin d’un visage [?] »
Les selfies sont devenus un outil de narration, simple et immédiat, mais plein de sens. Dans un espace de communication de plus en plus frénétique et immersif, ce n’est pas un hasard si les selfies ont une pertinence de plus en plus importante. C’est une sorte de retour aux origines, constitué d’un langage représentatif et facile à utiliser. A travers les selfies, en effet, vous avez la possibilité de vous montrer au monde exactement de la manière dont vous voulez être vu, ou de vous faire percevoir les sensations d’un moment donné uniquement à partir de l’expression du visage, en sélectionnant précisément les informations à communiquer. La série «nous avons besoin d’un visage [?]» est née pour se moquer de la pratique répandue de l’obsession des selfies, remplaçant les visages par des photographies achetées à une banque d’images. La plupart proviennent des archives américaines des années 1950 et 1960. Le point d’interrogation entre les crochets est là car il pose deux questions: 1) Est-il nécessaire de photographier votre visage? D’une part, non, car la dysmorphie corporelle est un trouble psychologique, typique de notre société basée sur l’apparence et l’image de soi, qui provoque chez certains individus une insatisfaction continue et crée chez l’individu une conviction d’avoir des défauts imaginaires, liés à votre apparence physique, à tel point qu’elle devient une obsession. 2) Mais sans photographier le visage, comment comprendre l’expression? C’est pourquoi la phrase d’Arthur Schopenhauer «Le visage d’une personne en dit généralement plus, et des choses plus intéressantes, que sa bouche, car c’est un recueil de tout ce que sa bouche dira jamais, en ce que c’est le monogramme de toutes les pensées de cette personne et aspirations »
Cristina Rizzi Guelfi
Je suis une photographe autodidacte née en Suisse. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai obtenu un master en réalisation à l’EICAR. J’ai exposé à Rome, Milan, Turin et Paris et certaines de mes œuvres sont actuellement exposées dans divers endroits. J’ai abordé la photographie par hasard, je voulais donner «vie» aux choses que j’écrivais, au final je l’ai préférée à l’écriture.
