Laurence Miller Gallery présente cette image de Brassaï avec ce texte :
En 1924, Gyula Halász, que nous connaissons sous le nom de Brassaï, s’installe à Paris, ville à laquelle son nom de plume sera à jamais associé. Son arrivée a coïncidé avec l’aube de l’âge d’or du photojournalisme et il a été reconnu et publié. Avec une industrie de l’édition en plein essor avide de photo essais, Brassaï a commencé à prendre ses propres photos, souvent la nuit. En 1931, la photographie de Brassaï apparaît régulièrement dans des magazines sur le crime et le sexe, et son nom devient synonyme de bordels et d’autres rassemblements nocturnes sombres comme la scène voyeuriste montrée ici.
Cette photo a été prise au Quartier Latin, un quartier connu pour ses «grisettes», des jeunes femmes indépendantes qui ont été romantisées dans la culture française comme des esprits libres bohèmes. Les femmes servaient régulièrement de modèle et de maîtresse aux artistes qui les employaient – elles étaient aussi des incontournables de la vie nocturne underground et avant-gardiste dont Brassaï faisait la chronique. Cette photographie a été prise rue Monsieur-le-Prince à quelques pas du Polidor, un restaurant réputé qui aurait été familier à Brassaï comme repaire fréquent d’auteurs comme son ami Henry Miller. C’est Miller qui a surnommé Brassaï «l’oeil de Paris». En descendant la rue Monsieur-le-Prince, le bordel a disparu mais le Polidor est toujours debout, presque inchangé.
Laurence Miller
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