Malgré des images célèbres, le photographe britannique Cornel Lucas est décédé un peu dans l’anonymat le 8 novembre dernier, à l’âge de 92 ans. Durant les années 50 et 60, il a accueilli devant son objectif une pléiade de stars de cinéma dont Brigitte Bardot, Katharine Hepburn, Gregory Peck, Steven Spielberg, Claudia Cardinale ou d’autres célébrités moins connues telles que David Niven, Stewart Granger, Joan Collins, Leslie Caron, Dirk Bogarde, Cyd Charisse ou Lauren Bacall. La plupart de ces photographies ont été réalisées dans un cadre publicitaire. Un cadre qui convenait pourtant très bien à ce maitre de la lumière studio.
Comme un symbole, une exposition rétrospective de son travail s’est tenue à la galerie Fiorentini-Baker à New York le mois dernier. Cette exposition – la première à New York – comprenait à la fois des impressions originales et récentes s’étalant sur presque cinq décennies. Décrit dans le Royal Academy Magazine comme l’un des plus grands photographes de portrait anglais du vingtième siècle, Lucas excellait dans la création d’ambiances de films noirs et dans la manifestation de l’élégance. Il a continué à réaliser ses célèbres portraits jusqu’à sa mort mais souffrait, en cette époque moderne, d’un manque de reconnaissance de son style minutieux et peut-être trop pictural. Lors d’un entretien, il a ainsi rejeté les nouvelles technologies par ces mots : « J’ai arrêté quand les appareils numériques ont fait leur apparition. Avec eux, les grandes images de célébrités ont disparu, parce que les photographes peuvent prendre jusqu’à 500 photos lors d’une séance mais peu d’entre elles ont une quelconque valeur. »
Jonas Cuénin