Pour lancer notre maison d’édition de photographies, nous avons choisi une date symbolique, un lieu symbolique et un sujet symbolique.
Beaucoup d’humains ont songé, avec ou sans aucune apréhension aux prophéties Maya liées au changement de calendrier solaire et magique dans la nuit du solstice d’hiver 2012. Nous avons donc choisi le lendemain du 21.12.2012 pour lancer notre projet.
La galerie du Singe d’or est situé dans un des lieux les plus inaccessibles et inédits de la planète dorénavant bien cartographiés, la Serrania de la Macarena dans l’Orénoque colombien. Et la galerie dans la jungle a présenté des dessins de singes pour son exposition inaugurale.
Serge Plantureux
L’inauguration de la Galerie The Golden Monkey à San Juan de Arama en Colombie s’est déroulée le jour du premier lever du 5e soleil Maya, le 22 décembre 2012.
Coïncidence? L’équipe Ceros fait escale quelques jours auparavant au Musée National d’Anthropologie de Mexico, pour enquêter sur les prophéties Mayas que chacun garde en tête sans vraiment en parler.
Bien qu’Aztec, le grand calendrier de pierre photographié par Désiré Charnay introduit parfaitement la visite de l’exposition La sociedad y el tiempo Maya. Le calendrier maya est composé de deux systèmes calendaires évoluant de manière concomitante, l’un solaire est un cycle familier de 365 jours, l’autre, successions de semaines magiques revient tous les 260 jours. Le mayanisme prédit des changements radicaux, la fin d’un cycle et le début d’une nouvelle ère pour le solstice d’hiver 2012.
Cette idée du passage à une nouvelle ère est simplement et remarquablement exposé en France par Michel Serres dans son dernier discours et dans son ouvrage Petite Poucette. Selon lui, nous vivons le troisième grand bouleversement de l’humanité, le premier étant le passage du langage à l’écriture, le second le passage de l’écrit à l’imprimé et maintenant le bouleversement induit par le passage de l’imprimé au numérique et au monde virtuel.
Le calendrier maya débute selon les chercheurs Goodman, Martinez et Thompson, en 3114 avant JC, également période de l’apparition de l’écriture dans les cultures égyptienne et proches-orientales.
Ce cycle long du calendrier prend fin alors même que notre civilisation se tourne vers le monde virtuel. Ce changement d’ère nous amène à remettre en question nos relations aux connaissances.
A fortiori celles sur la figure de l’artiste qui avait émergé précisément au cours de la Renaissance et de l’invention de l’imprimerie.
Cela nous a semblé être le bon moment pour évoquer les expériences artistiques du Pr. Firsov, qui à Leningrad dans les années 1960 mis au point un atelier de dessin et de peinture avec les chimpanzés de la station physiologique créée par le célèbre Pr. Pavlov. Certains de ces singes sovietiques vont-ils laisser leur nom dans l’histoire de l’art de la fin de l’ancien Monde comme Baï, Tarass ou Gamma. L’atelier était très encadré, on leur préparait les couleurs et les modèles. Il s’agissait de tourner en d »rision et de combattre le mouvement expressionniste abstrait de l’Amérique bourgeoise et décadente, incarnée par Pollock, mais aussi l’école de Paris, representée par Matthieu et Soulages et tant d’autres. Les albums personnels du Pr Firsov, sont actiellement exposés à la Galerie des Bibliothèques de la ville de Paris, avec une vidéo réalisée par Inna Pozina d’après ces albums photographiques et des vidéos d’époque (jusqu’au 17 février).
Au delà de cet épisode inatendu de la Guerre froide, le Pr. Leonid Firsov continua toute sa vie à chercher si les humanoïdes pouvaient reconnaître les couleurs ou les formes, et s’ils pouvaient éprouver un désir de peinture, éprouver cette nécessité intérieure décriteet théorisée par Kandinsky. C’est à la toute fin de sa vie, alors que l’URSS n’existait plus et que Leningrad avait repris le nom de Saint-Petersbourg, que Leonid Alexandrovitch rencontra Monika, une femelle orang-outan (1987-1999) célèbre par ailleurs pour avoir donné naissance à un bébé en captivité.. Les gestes créatifs de Monika ont été filmés (8 heures de videos) par Alexei Kostroma, jeune artiste de la Petrestroïka qui organisa alors la première exposition de Monika dans une galerie d’art.
L’exposition inaugurale de la Galerie du Singe d’or (The Golden Monkey) se déplace à Paris (21 janvier-21 avril 2013), Bibliothèque Clémentine, 5 rue de la Banque dans le 2ème arrondissement.
Elle présente les dessins originaux, des des gouaches des chimpanzés soviétiques Baï, Gamma, Tarass, les expériences du Pr. Firsov, puis des créations de Monika. Une édition de tirages photographiques en deux formats par Manuel Fierro resitue ces œuvres en pleine jungle.
Un ouvrage est en cours de préparation, un nouveau cahier de Nicéphore, en version papier et interactive, parution 21 mars 2013.