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Colombie –Julián Lineros

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Né à Bogotá en 1963, Julián Lineros commence à travailler comme photographe à 28 ans. En tant que photojournaliste, il collabore à divers magazines colombiens comme à la presse internationale. Accrédité par l’agence Gamma-Eyedea pour couvrir, en 2008, la libération d’Ingrid Betancourt, il voit ses photos publiées notamment dans Elle et Paris Match. En 2002, il remporte le prix Simón Bolívar du journalisme.

La série présentée ici montre l’entraînement, en pleine jungle, des Autodéfenses unies de Colombie (auc), une milice d’extrême-droite qui recrute des enfants dans le département de Chocó, l’un des plus pauvres du pays. L’auc, qui lutte contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (farc), est intimement mêlée aux trafics d’armes et de drogue.

« Ma première commande a été pour un journal du département d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. À cette époque, la lutte entre l’État et les guérillas gauchistes des farc et de l’Armée de libération nationale (eln) était tendue. La géographie sauvage et montagneuse et l’information manipulée par les belligérants de tous bords font que, pour un conflit toujours d’actualité depuis quarante ans, les images de cette guerre ne sont guère éloquentes et restent rares. J’ai un net penchant pour le portrait. Je privilégie la couleur, les objectifs standard 50 et 80 mm et je porte une attention particulière à la composition. Par ailleurs, mes photos doivent servir à témoigner de la vulnérabilité, en Colombie, des paysans, ouvriers, policiers, guérilleros, groupes paramilitaires, communautés indigènes et afro-colombienne. Je considère les photos comme de l’information, mais je me plie à la règle, qui prévaut en Colombie, de n’indiquer ni nom, ni lieu, ni date, pour éviter de mettre en danger la vie des gens. Après vingt ans de pratique dans mon pays, j’aimerais aller voir ailleurs, j’en ai assez de voir l’Histoire se répéter. Les gouvernements changent, pas la situation. C’est comme si la guerre faisait partie du patrimoine national, au même titre que le café et les reines de beauté. »

Françoise Huguier, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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