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Clervaux – cité de l’image : La Photographie à Ciel Ouvert : Saison photographique NORD 2020-2021

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Ne raconte-t-on pas que le vent du nord apporte le changement ?

Son souffle froid annonce la nouvelle saison, l’arrivée de l’automne et, en même temps, la fin de l’été. Une transition météorologique qui est attendue avec impatience par les uns, les plus aventureux recherchant l’action après la canicule et l’accalmie estivale. Pour les autres, le même vent emporte le beau temps ainsi qu’une époque insouciante et légère. La « dolce vita » n’est-elle pas une expression et une invention des populations du Sud ?

Le vent du nord, aux humeurs mélancoliques pèse lourd sur les esprits sensibles. La lumière du jour diminue au profit de l’obscurité ; les ombres associées se prolongent et influencent effectivement le rythme de la nature et des hommes.

Et la terre du Nord ? Est-ce qu’elle reflète le visage de ce vent tant redouté ?

Dans toute bonne histoire, le protagoniste, errant dans son existence, ne s’oriente-t-il pas vers le Nord pour (re)trouver son chemin ? Cette affirmation contraste avec le sentiment romantique de l’entropie qui nait lorsque les premières feuilles tombent des arbres. Voilà donc à quoi ressemble la gloire ambiguë du vent frais au cours de son voyage. La position optimiste se défend, tout comme le contrepoint pessimiste. Et quelle est donc la conclusion ? Le Nord serait-il origine de contrastes et de contraires ?

Mais quelles sont donc ces pensées confuses ?

Le Nord est défini géographiquement. Il doit bien commencer quelque part et finir ailleurs ? L’endroit qui se rapproche le plus du terme est l’Arctique. Cependant, le regard depuis la région arctique doit forcément être dirigé vers le Sud. Cette affirmation ne confirme-t-elle pas que le Nord est une invention du Sud, car seul l’homme du Sud serait capable de viser le Nord ? Ces vues relatives sèment la confusion. L’humour doit s’interposer pour calmer les pensées troublées. Que le spectateur dirige simplement son regard vers ladite direction pour créer des perspectives nouvelles. Dans ce contexte, elles viennent toutes du NORD.

A. Meyer / Clervaux – cité de l’image 

www.clervauximage.lu

 

 

Jeroen Hofman : ZEELAND

Dans la perspective luxembourgeoise, le Nord – à moins qu’il ne commence déjà à l’intérieur de ses propres frontières – n’est qu’à trois heures de route de la maison.

« Zeeland », la Zélande, est une destination populaire pour les touristes en général. Diverses nationalités se rencontrent au bord de la mer du Nord. Ce littoral conserve encore de fortes traces, dites naturelles, au milieu d’un paysage culturel, dans le sens que le terrain a été sculpté par deux intervenants, la nature et l’homme.

C’est un paysage à multiples facettes : rude, brut, fin, vide et apparemment infini. Cette région décrite visuellement par Jeroen Hofman représente un pont entre le passé et le présent. Son histoire se reflète dans les vagues qui se brisent sur le sable de ses plages étendues. Ces bandes de terres plates qui s’ouvrent sur l’horizon font partie du décor et posent le cadre caractéristique à la lumière du nord. Une lumière incomparable qui avait déjà parfaitement été transmise par les peintres néerlandais du 17e siècle. Le paysage actuel est marqué par les solutions ingénieuses d’hommes contemporains créatifs et motivés qui défient les saisons et les marées afin de réclamer au sol une compensation pour ce que la mer s’est toujours approprié et continue d’exiger, lentement, effectivement.

La confrontation de ces forces opposées ne nuit guère à l’harmonie optique du panorama. À ciel ouvert, toutes les tensions et les divergences semblent s’estomper dans le spectacle coloré des nuages gris et bleus. Mais pas le souvenir, qui survit et impressionne rétrospectivement, combiné à un gout légèrement salé, provenant du vent du NORD.

A. Meyer / Clervaux – cité de l’image 

 

Jeroen Hofman : ZEELAND

Arcades II, Montée de l’Église 16/09/2020 – 15/09/2021

www.clervauximage.lu

www.jeroenhofman.com

 

Christian Aschman : ÉTAT DES LIEUX, ÉTATS D’UN LIEU ; CLERVAUX

Clervaux se situe au nord du Luxembourg. Le nom désigne à la fois une localité et une commune. En termes de superficie, Clervaux doit être la commune possédant la deuxième plus grande étendue du pays. En termes de population, cependant, elle n’est pas aussi densément peuplée que d’autres communes du sud par exemple. Cela s’explique par sa situation géographique : elle se trouve en milieu rural.

Aujourd’hui, les zones rurales sont souvent sous-estimées et donc réduites à de simples stéréotypes agricoles. Cependant, la région rurale au Luxembourg fait partie d’une stratégie politique soutenue au niveau national. Tous les domaines de la vie sociale sont visés dans cette perspective de développement durable. L’accent est mis sur la qualité de vie, la culture, le tourisme, l’agriculture, l’industrie, la protection du patrimoine …

Ici, les caractéristiques des époques les plus diverses se côtoient. Tradition et progrès se chevauchent. Les signes de l’histoire et du passé se superposent et restent des témoins visibles. L’évolution du paysage culturel est palpable, comme dans les centres urbains. Peut- être avec la différence que tout ce qui est ancien ne doit pas céder la place à tout ce qui est nouveau ?

Christian Aschman a observé ce changement durant plus d’un an. Ses images montrent des compositions imbriquées de l’activité urbanistique. Contrastes forts, imbrications harmonieuses, ajouts audacieux, constructions fonctionnelles et pastorales. Christian Aschman dessine une communauté dépourvue de figures humaines.

Et pourtant, très individuelle et pleine de caractère. Le nord.

A. Meyer / Clervaux – cité de l’image 

 

Christian Aschman

ÉTAT DES LIEUX, ÉTATS D’UN LIEU; CLERVAUX

Arcades I, Grand-rue 25/09/2020 – 24/09/2021

www.clervauximage.lu

www.christian-aschman.com

 

Paolo Verzone : ARCTIC ZERO

Le Svalbard est un archipel de l’Arctique. Son territoire est rattaché à la Norvège, mais, étant déclaré zone démilitarisée, il occupe un statut neutre.

Dans la langue norvégienne, le nom « Svalbard » désigne un « littoral frais », une description qu’on peut prendre à la lettre, car la température moyenne est de -6° C.

Toutes les histoires n’ont pas leur origine dans les milles racines de l’orient. Certaines viennent des régions du nord, et leur intensité et degré de suspens peuvent rivaliser avec les célèbres contes orientaux.

L’archipel nordique a le potentiel de toutes les narrations fantastiques ; son sol est peuplé d’une diversités des espèces étonnante. Ses paysages sont riches en surface et sous terre. C’est un fait dont il convient de relativiser le côté positif, car il est souvent associé à la notion d’intérêts spécifiques et partiels, voire à la rentabilité définie selon un point de vue humain, respectivement à la perspective économique.

L’histoire ne fait que commencer. L’on se rappelle les expéditions polaires du début du siècle dernier impliquant des légendes comme Amundsen.

Ny-Ålesund, une agglomération dense de Svalbard, a fait sa renommée dans l’industrie minière.

Aujourd’hui, le Svalbard est un terrain d’action pour une dizaine de nations différentes se profilant dans la recherche scientifique. La motivation et les buts partent dans toutes les directions, la zone est caractérisée par les oppositions et les contrastes. Entre réserve naturelle à accès réduit et zone de lancement de fusées scientifiques, cet archipel est fortement lié à notre époque et soumis au rythme du présent.

En attendant le prochain chapitre de cette histoire inachevée.

A. Meyer / Clervaux – cité de l’image 

 

Paolo Verzone : ARCTIC ZERO

Echappée Belle, Place du Marché 25/09/2020 – 24/09/2021

www.clervauximage.lu

www.paoloverzone.com

 

Evgenia Arbugaeva : MAMMOTH HUNTERS

La République russe de Sakha, ou Yakoutie, située dans le nord-est de la Sibérie, est le théâtre d’une histoire qui n’a rien à envier à la plume d’un Jules Verne.

Le pergélisol fond en raison du réchauffement climatique. Ce qui peut causer de nouveaux problèmes géologiques et climatiques est comme une fenêtre ouverte sur le passé pour tout historien et pour tout biologiste. Le sol libère ce qu’il recouvre depuis 4 000 ans : des restes de mammouth laineux.

Une partie de la population de la région des îles de Nouvelle-Sibérie s’est tournée vers une source de revenus inhabituelle : Les gens sont appelés chasseurs de mammouths. Tout comme les chercheurs d’or en Amérique du Nord au 19e siècle, les chasseurs sont mis à rude épreuve lors de leurs fouilles. Isolés sur les îles pendant plusieurs mois, ils sont exposés à des conditions extrêmes.

La ruée vers les défenses des mammouths est particulièrement répandue en Chine. Le matériel y est travaillé avec art pour atteindre des prix exorbitants sur le marché.

Evgenia Arbugaeva a accompagné un chasseur de mammouths. Il parcourt la toundra glacée de Sibérie jusqu’à 18 heures par jour. Se saisir d’une défense peut prendre jusqu’à 24 heures d’excavations sans interruption. Les photographies montrent des scènes à caractère surréaliste. Une certaine intensité dramatique se crée lorsque le passé et le présent se croisent. Mais la matière dont sont faits les rêves jette une ombre au tableau. Le tribut payé à la chasse est lourd. La chasse sépare des pères de leurs familles, laisse des cicatrices physiques et pousse les personnes impliquées à leurs limites psychiques. Les traces de l’histoire sont rentables en tant que matériel dans de nouvelles monnaies. Ainsi, elles assurent des existences et apportent des réponses à des questions scientifiques. L’ivoire fossile gagne une nouvelle splendeur grâce à l’artisanat. Mais la résurrection de cet ancêtre laineux ne pourra malheureusement pas apaiser la convoitise pour les défenses de ses congénères vivants.

A. Meyer, Clervaux – cité de l’image

 

Evgenia Arbugaeva : MAMMOTH HUNTERS

Jardin du Bra’haus II, Montée du Château 23/10/2020 – 22/10/2021

www.clervauximage.lu

www.evgeniaarbugaeva.com

 

 

 

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