Deux photographes, deux femmes, venues d’horizons et de cultures totalement différentes, nous donnent à lire leurs univers personnels et atypiques. Claude Batho (1935-1981) s’est attachée aux objets les plus simples de son quotidien, aux paysages familiers et à son entourage proche. La simplicité apparente des représentations cède la place à la sensibilité, à une beauté silencieuse. Cette simplicité se fait poésie et triomphe de la banalité. La photographie de Claude Batho se lit comme un journal intime dont les sujets ne seraient pas les moments extraordinaires de l’existence, mais bien les instants insignifiants et finalement immuables.
Anni Leppälä, jeune photographe finlandaise née en 1981, par un jeu d’images et de combinaisons différentes à chaque exposition, tisse une narration délicate qui n’a rien de linéaire et qui évoque un imaginaire, une littérature d’un autre temps. Ses mises en scène proches du théâtre, paysages, atmosphères, photographies de son entourage, de sa petite sœur, de personnages masqués, évoquent tantôt la peinture du XIXe siècle, tantôt les écrits de Rainer Maria Rilke. Elle crée un nouveau langage dans lequel le spectateur est invité à se perdre et à voir apparaître ses propres sensations ou souvenirs.
Fais apparaître ce qui sans toi ne serait peut-être jamais vu. – Robert Bresson, Notes sur le cinématographe.
Claude Batho / Anni Leppälä, Poésie de l’intime
Du 29 septembre au 19 novembre 2016
Centre Art Gwinzegal
3 rue Auguste Pavie
22200 Guingamp
France