Les vidéos de Clare Strand sont des photographies en mouvement, elles s’appuient sur un même univers visuel noir et blanc raffiné par une lumière de studio et servent un propos similaire sur l’essence de l’image. En décalage avec un paysage contemporain qui sollicite à l’extreme l’attention visuelle et reproduit approximativement un semblant de réalité, le travail de Clare Strand questionne la notion de vérité et d’absurde en photographie. Son travail affirme, en termes non équivoques, que la vie n’a pas de sens et que toute tentative pour contrôler le monde à travers la photographie ne font qu’exacerber les problèmes. Explorant des sujets aussi variés que le portrait victorien, les scènes de crime, le surnaturel et la magie, toutes ses séries jouent avec les caractéristiques de la photographie, qu’elle définit et défie constamment. Ce sont les limites du médium, son potentiel énigmatique, la révélation simultanée de ses triomphes et ses échecs, qui stimulent la création de l’artiste. Quand le sujet le nécessite, Clare Strand se tourne vers l’image animée. Dans sa série Conjurations, les références à l’illusion rappellent les premières expérimentations de Georges Méliès, sans pour autant s’enfermer dans une référence esthétique et historique. Elles sont une variation supplémentaire visant à subvertir les conventions de l’image fixe.
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