Citizen X est un travail développé sur plus de trois ans et demi par le photographe brésilien Julio Bittencourt, dans le but de dresser le portrait des populations pauvres de São Paulo qui souffrent du manque de politiques publiques visant à leur fournir des habitations.
Dans ce travail, Julio montre des occupations d’écoles, d’hôpitaux, d’usines, et de boîtes de nuit abandonnés, soulignant la situation contradictoire d’une mégapole qui connaît une pénurie totale d’offres sur le marché immobilier, et dans le même temps, présente des milliers d »immeubles laissés à l’abandon disséminés à travers ses quartiers délabrés. Ces espaces désaffectés représentent « à la fois un signe manifeste de l’étendue du problème et également une source d’espoir en un potentiel changement. »
« Nombre des solutions proposées pour la ville de São Paulo affectent seulement son aspect le plus superficiel. Ce sont des projets bénins qui ne proposent pas de changements structurels, et ont simplement pour effet de vider de zones plus centrales et plus visibles les déchets, l’agitation et la pauvreté » dit Julio.
Le rassemblement des mouvements d’occupation par les sans-abris a commencé à São Paulo dans les années 90, et compte actuellement plus de 13000 familles composées majoritairement d’immigrants venus des régions du nord du Brésil et des pays d’Amérique du Sud environnants.
En 2006, le photographe avait déjà fait une première approche de ce sujet, quand il avait photographié un immeuble squatté par 400 familles dans le centre de São Paulo. Ce travail était présenté dans le livre In a Window of Prestes Maia 911 Building, publié en 2009 par Dewi Lewis.
Les photographies de Julio Bittencourt ont été publiées dans des magazines tels que Polka, Geo, Stern, Le Monde, The Guardian, Esquire et Photo. Son travail est présent dans des collections tant publiques que privées au Brésil, dont celles du Sao Paulo Museum of Art (MASP), d’Itaú Cultural, et de la Pinatoca do Estado de São Paulo. Il est représenté par la galerie Polka à Paris et la galerie 1500 à New York.
Sabrina Moura