Logements abandonnés
Entrer dans une maison abandonnée est à chaque fois une découverte. Quelle histoire une pièce dont je pousse la porte va-t-elle me raconter ?
Quelques objets oubliés, un ressenti et déjà l’imagination se met en marche pour assembler les pièces du puzzle et me représenter ce qu’a pu être la vie entre ces murs.
Vient ensuite le moment de mettre en image les impressions qui m’ont traversé. Se couper du monde, entrer dans l’oeil du cyclone et oublier tout ce qui m’entoure. Me cacher derrière mon boitier, regarder à travers l’oeil du cyclope et faire devenir le monde ce que voudrais qu’il soit.
Ce qui motive la prise de vue peut être la lumière, l’aspect graphique, l’ambiance ou un détail particulier. Je ne cherche pas à ce que l’image obtenue soit un reflet exact de la réalité, mais plutôt à ce qu’elle transcrive fidèlement mes ressentis lors de la découverte des lieux. Les objets sont laissés dans la position où ils sont découverts, bien que je ne revendique pas une approche de type reportage, une mise en scène n’aurait pas de sens puisque c’est justement cette disposition initiale qui a créé pour partie l’atmosphère de la pièce.
Je privilégie une prise de vue la plus « propre » possible. Pour cela il m’arrive donc fréquemment de me rendre au même endroit à plusieurs jours d’intervalles où à des heures différentes pour trouver la lumière qui correspond le plus au sentiment éprouvé, ou qui met le plus en valeur un détail particulier. J’utilise aussi toutes les techniques qui peuvent m’aider à parvenir au résultat désiré: Focus Stacking, HDR par exemple, tout en veillant à en faire le moins possible: la retouche est un moyen pas un but.
Côté technique un 50mm F1,8 avec ses perspectives et son angle de vision proche de ceux de l’être humain ainsi qu’un pied suffisent à affronter quasiment toutes les situations.
