J’aime les livres photos, une façon simple et surtout intime de dévorer de la photo. Avec Eaux Fortes je reprends l’idée d’un livre de grande taille (40×32 cm) à l’italienne, qui ne rentrera pas dans votre bibliothèque !
Je souhaite offrir des grandes images toutes en plénitude, sans pli, on entre dedans comme on rentre dans un bain chaud.
Les confinements ont été au début une vraie souffrance, puis une parenthèse très étrange. Seul sur les routes, tout seul dans un hôtel encore ouvert, j’avais quand même l’impression de transgresser une règle. Transgression assez stimulante finalement. Les meilleures images de cette période seront dans ce livre.
Après ce fut le cauchemar des tests (Ecosse, Islande) mais ma frustration était trop intense pour rester en France.
Une Ecosse encore déserte, les très rares hébergements ouverts compliquaient ma quête. C’était mon premier voyage dans ce pays vide de touristes, le monde de l’humidité, des averses brutales, et la possibilité de faire des photos irréalisables en temps normal. Comme placer sa voiture à 20m d’un château pour utiliser mon pare-brise sous une pluie battante.
Ainsi ce livre restera fidèle à mon travail, avec mon approche toujours très picturale. C’est une nouvelle fois une immersion dans le « mauvais temps » avec de la matière, et des images narratives comme j’aime tant les faire.
Beaucoup plus coloré que les 2 précédents, autant de pluie que de neige, Européen, je poursuis cette recherche formelle par mauvais temps.
Nous sommes tous un peu faits de notre climat, notre météo, j’en appelle à notre âme. Détruire notre climat. c’est un peu nous détruire aussi.
Christophe Jacrot