La tête et les jambes par Jean-Paul Gavard-Perret
Cristina Pasqua a trouvé une arme imparable aux attraits de la psyché. Elle renverse la problématique du portrait. Pour estourbir l’enthousiaste des voyeurs elle remplace le haut pas le bas, la tête par les jambes.
Pas question pour autant de favoriser un érotisme décalé. Sans se vouloir chaste ou chichiteuse, la photographe choisit des poses en codicilles puisque la « persona » est évoquée par ce qui devient une note en bas de robe.
Si bien que le portrait respire au revers de l’égo. L’artiste ne cherche en aucun cas le grivois et si le textile reste un mince rideau il ne s’agit pas de relever. Les jambes sont montrées sans le moindre remord mais sans créer une propension salace.
Les jambes sont déconfinées uniquement dans ce qu’elles dévoient au quotidien. Ni plus, ni moins. Elles restent l’Evangile de leur propre bible avec le respect que l’artiste leur doit sans chercher à appâter de leurs charmes même s’il peut être savouré comme vision dont tout pacte est néanmoins recalé.
Jean-Paul Gavard-Perret
