Ses séjours en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Extrême Orient et en Afrique ont influencé son regard, car pour Christian Maillard, voyager et prendre des photos sont deux activités indissociables. Sans manières ni retouches, les photographies argentiques du photographe français montrent la réalité telle qu’il la trouve. Sa première monographie, Photographies, contient des images prises dans le monde entier entre 1996 et 2016.
Rares sont les endroits de la planète que Christian Maillard n’a pas vus. Ayant visité à ce jour environ soixante-quinze pays, il se décrit lui-même comme un « voyageur frénétique ». En vacances ou dans le cadre de voyages professionnels, le photographe français découvre sans cesse de nouveaux horizons. Ce ne sont pas les vues grandioses et illustres mais les petits détails en apparence marginaux qui attirent son regard, aiguisé par les ans.
Maillard est très réfléchi dans ses choix de motifs : sa technique est classique et il change de pellicule noir et blanc toutes les trente-six photos, comme de coutume. « C’est bon pour la discipline », explique t-il, « cela signifie que j’y réfléchis à deux fois avant d’appuyer sur le déclencheur ». Tout au long de sa carrière, il n’a jamais utilisé plus de deux pellicules par jour. Il prend malgré cela un nombre considérable de photos, puisque ses archives en contiennent « 57 600 », comme il l’affirme sans hésiter. La rapidité de sa réponse laisse supposer qu’il a dû les compter plus d’une fois.
Le style de Maillard est traditionnel, « classique », dit-il. Il n’a jamais cherché à révolutionner la photographie ni à adopter de nouvelles façons de faire, et son ambition a toujours été de prendre de « bonnes photos ». Autodidacte, il se réfère aux œuvres de grands photographes, comme Henri Cartier-Bresson et André Kertész, mais mêle ses inspirations à des éléments de sa propre vie, révélant ainsi sa vision personnelle du monde.
Alpiniste passionné, il s’est consacré principalement aux territoires et aux paysages de montagne au début de sa carrière, mais ne se considérait pas à l’époque comme un photographe, ni même comme un artiste. Les choses ont changé lorsqu’un ami photographe contraint d’annuler une exposition lui a demandé de se joindre au projet à la dernière minute. Il expose ainsi son travail au public depuis 1997. Au fil des ans, son œuvre s’est enrichie de motifs quotidiens caractéristiques. Que ses photos montrent une personne, des paysages ou des scènes de rue, le regard de Maillard est toujours direct, personnel et engagé. « L’essence de la photographie, c’est d’entretenir le souvenir, n’est-ce pas ? »
Sa première monographie est désormais disponible, publiée par la maison d’édition allemande Hatje Cantz. Elle porte un titre qui lui va bien : Photographies, et présente des photos réalisées entre 1996 et 2016.
Christian Maillard, Photographies
Publié chez Hatje Cantz
40€
