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Chili –Nicolás Saéz

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Nicolás Sáez, architecte, vit et travaille à Concepción, au Chili, où il est né en 1973. Il est enseignant à I’université de Bío-Bío et directeur artistique de la revue Arquitecturas del Sur. Il a été exposé au Chili, à la Biennale de Pékin en 2010. Il participe aux travaux du collectif Concepción fotográfica. La série MARca a été exposée à Fuera de lugar au Musée national des beaux-arts de Santiago en 2011.

Nicolás Sáez mène depuis plusieurs années une recherche photographique où se lit son intérêt dans la relation entre la cité et ses habitants. Il y explore la notion de « mémoire visuelle citoyenne », dans son rapport à l’habitat. Le tremblement de terre qui a atteint le Chili le 27 février 2010 a considérablement affecté le pays et a été ressenti jusqu’à Santiago. L’épicentre du séisme se situait dans la lagune de Concepción.

Un tsunami très destructeur a ravagé peu après les côtes et l’île Juan-Fernández. Nicolás Sáez a été frappé au premier chef par la catastrophe, et confronté immédiatement aux dégats considérables générés par le tsunami. Il a réalisé plusieurs photographies dans les rues de la ville.

La série MARca, composée de sept tirages, montre les intérieurs de quelques maisons et commerces. L’ensemble frappe d’emblée, à distance, par l’aspect pictural donné par les prises de vue frontales et les couleurs chaudes des murs. En s’approchant de l’image, on y distingue la ligne de montée des eaux, laissée après le reflux. Cette trace laissée par la mer a donné son titre à l’œuvre : MARca, résultat de la combinaison des mots mar (« mer ») et marca (« marque »). L’artiste, pénétrant dans ces habitations peu de temps après le tsunami, dans ce qu’il qualifie de « travail photographique d’urgence », s’attache à restituer la perception du visiteur confronté à un espace privé soudainement déserté. Il tient aussi à conserver la vision de ces lieux marqués par le passage de la mer. Le regardeur face à ces photographies silencieuses peut éprouver la sensation physique du vide et du reflux dans ce moment de suspension, l’apnée de l’après-catastrophe.

Christine Barthe, commissaire

Texte extrait du livre-catalogue « Photoquai » coédition Musée du Quai Branly- Actes-Sud

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