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Chelsea, d’Arnold Jarmak

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En 1975, à l’âge de 25 ans, Arnold Jarmak déménage à Chelsea, dans le Massachussetts, où il commence à photographier la ville et ses habitants. Chaque jour, il a capturé la réalité et saisi l’imagination de Chelsea à traves ses photographies en une du quotidien The Chelsea Record. Sans affect, sans intérêt significatif pour son enrichissement personnel, il a exposé 20 000 images à Chelsea entre 1975 et 1988.

Quarante ans plus tard, ses images inspirent ce que Proust appelait La recherche du temps perdu. La petite ville américaine en difficulté, rongée par la misère et corrompue, où il est arrivé en tant que jeune homme dans les années 70 est un endroit et une ère irrémédiablement disparus — si ce n’est ces images captivantes. Avec l’œil et la ferveur d’un Eugene Atget, Jarmak enregistre la vie sous toutes de formes dans cette petite ville unique, à un kilomètre du centre-ville de Boston. Ses photographies sans vernis des résidents de Chelsea révèlent de Jarmak ce que Pablo Picasso a dit être l’effort d’enlever la poussière de la vie quotidienne de nos âmes. Après tout, qui voit le visage humain correctement, le miroir ou le peintre ?

La photographie de Jarmak n’empiète pas sur le domaine de la simple appréciation de ce qui n’est plus. Il exprimait quotidiennement avec ses photographies ce que Baudelaire décrivait comme le fait de désigner l’expérience éphémère de la vie dans une métropole urbaine et la responsabilité de l’art de capturer cette expérience,

Jarmak ne s’est jamais considéré comme un artiste. Il est à l’aise en étant juste un autre homme réfléchi et créatif portant un appareil photo et n’ayant pas peur d’enregistrer la vie avec. Ses photographies éblouissent comme des étoiles, comme Victor Hugo se plaisait à le dire.

Cette exposition est un testament de l’idée exprimée par Hippocrate selon laquelle la volonté de travailler doit dominer, car l’art est long et le temps est bref.

Les images de Jarmak capturent le Chelsea perdu. Le message que ses photographies portent se reflète à l’intérieur de nous — ceux d’entre nous qui sont concernés par ce qui était là avant.

Joshua Resnek

 

 

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