Pour sa deuxième édition, le festival de photographie qui se tient au domaine de Chaumont- sur-Loire fait appel à des expérimentateurs. De Juliette Agnel et ses « portes de glace » aux étonnants tableaux du finlandais Santeri Tuori, l’œuvre d’ « aventuriers de l’image » comme le dit la commissaire de l’exposition et directrice du domaine Chantal Colleu-Dumond.
Juliette Agnel : entre glace et ciel
L’œuvre présentée est une promenade à travers les voyages de Juliette Agnel. La photographe s’est rendue au Groenland pour immortaliser les icebergs qui sont en train de fondre. Elle en a rapporté d’élégants tableaux où une « porte de glace » se dessine à travers une teinte bleutée ou orangée. Dans une seconde partie, elle expose des ciels étoilés qu’elle a pris dans le désert marocain. Sublimes compositions où se mêlent roches et cieux, infiniment grand et petit, voie lactée dans une nappe sombre qui brille de mille feux. Juliette Agnel aime les extrêmes : au Groenland il faisait -30°C et au Maroc, 40°C.
Alex MacLean : les châteaux vus du ciel
Valençay, Azay-le-rideau, Villandry, Amboise…le photographe américain Alex MacLean a saisi l’image des châteaux de la Loire avec l’idée de casser le cliché traditionnel. On retiendra surtout ses vues du château de Chambord où les tourelles font d’étonnantes forêts qui se perdent dans le ciel. On appréciera aussi les images de Chaumont-sur-Loire et celles de Chenonceau, avec de beaux reflets captés par l’œil du photographe.
Santeri Tuori : le palimpseste végétal
Le photographe finlandais s’est rendu pendant plus de douze ans sur une petite île entre la Suède et la Finlande, Kökar. Il s’est mis à photographier la nature et en a fait des compositions surprenantes. Santeri Tuori superpose des photographies dans une sorte de palimpseste où est mis en avant la végétation de l’île. Des floraisons émergent livrant le sentiment de la luxuriance de la nature et offre un paysage imaginaire propice à la méditation.
Davide Quayola : paysages 2.0
L’artiste italien dispose d’un procédé unique et nouveau, un scanner 3D laser ultra précis. Avec cet appareil, il passe au crible des paysages et en sort d’étonnantes images. Le scanner ne capture pas les couleurs, mais les points géographiques. Ainsi, nous est donné à voir le spectre d’un arbre qui se forme grâce à l’ordinateur. Une tension entre figuration et abstraction qui surprendra le visiteur.
Robert Charles Mann : la vie du soleil
Le photographe a placé douze sténopés dans le domaine de Chaumont-sur-Loire du solstice d’hiver au solstice d’été. Pendant six mois, l’image a capturé les rayons du soleil du couchant au levant. Au bout de ces cent quatre-vingt jours, Robert Charles Mann a immédiatement scanné le papier photo et en a fait jaillir d’élégantes palettes de couleur. On dirait des arcs-en-ciel surannés, le tourbillon des jours griffé par la marque du temps.
Jean-Baptiste Gauvin
Chaumont-Photo-sur-Loire
19 novembre 2017 au 28 février 2018
Domaine Régional de Chaumont-sur-Loire
http://www.domaine-chaumont.fr/fr/centre-d-arts-et-de-nature/chaumont-photo-sur-loire