Les images présentées sont le fruit d’un travail approfondi qui exige nécessairement un certain temps. A travers une méthodologie et une sélection rigoureuses, je propose un objet hybride. Borderline ressemble très fortement à une documentation sur une zone précise et d’actualité : la frontière linguistique belge.
Il s’agissait de se concentrer uniquement sur les communes immédiatement adjacentes à cette frontière et d’y photographier des évènements publics contribuant au mythe d’une certaine Belgique et plus prétentieusement d’une certaine Europe.
La Belgique est aujourd’hui au cœur de tristes conflits et est par ailleurs en grande partie gouvernée par des séparatistes aux relents xénophobes. Ce contexte, nos trois langues et 7 gouvernements conjugués, font de notre plat pays un laboratoire de l’Europe… et ce laboratoire prend feu.
Ma posture engagée vers un « eux c’est nous » fait de moi un photographe qui aime à se croire d’une certaine branche documentaliste et humaniste.
Les images que je propose se dérobent à cette fonction documentaire par leur forme et leur agencement qui tendent à brouiller les pistes. Elles ouvrent plus particulièrement la voie à une multitude d’interprétations, en faisant participer activement l’imaginaire de ceux qui les regardent.
C’est aussi pour tout cela que le titre du projet est de toute évidence Borderline.
