Charles-Henri Favrod est décédé dimanche 15 janvier, à la veille de ses 90 ans. Véritable pionnier dans le domaine de la photographie, il a fondé le Musée de l’Elysée en 1985 et en a assuré la direction jusqu’en 1995.
Durant une carrière marqué par un procès en 2003 – accusé de faux dans les titres et de gestion déloyale des intérêts publics puis blanchi par la justice – Charles-Henri Favrod a été : journaliste, reporter de guerre, écrivain, historien, directeur de collections aux Editions Rencontre, fondateur et directeur du Musée de l’Elysée à Lausanne, producteur de portraits d’hommes politiques et encore esthète et collectionneur.
« J’ai choisi le mot ‘musée’ à cause des muses, un endroit où l’on muse et s’amuse. Je n’entends pas en être le commissaire, comme on dit, ni l’agent conservateur au sens où l’entendent les formules des pharmaciens. Je veux en être si possible le révélateur, un brin magicien, donnant à voir et à découvrir » soulignait-il dans Le Musée de l’Elysée – 30 ans de photographie paru en novembre dernier.
Charles-Henri Favrod a ainsi mis en lumière ses contemporains dès la création du musée : Raymond Depardon ou André Kertész en 1985, Jacques-Henri Lartigue, Eugène Atget ou Robert Capa en 1986, Robert Frank ou René Burri en 1987, pour n’en citer que quelques-uns.
« Nous devons énormément à Charles Henri-Favrod », a souligné Tatyana Franck, actuelle directrice du musée suisse. « Un personnage visionnaire qui a défendu le médium photographique avec ferveur et détermination. Les expositions qu’il a présentées à Lausanne, mais aussi dans le monde, la collection qu’il a constituée, la Nuit de la Photo qu’il a lancée ont marqué une génération et ancré un héritage considérable au cœur du Canton de Vaud. »