La scénographie de l’exposition que le Centre Pompidou présente en ce moment dans sa Galerie de photographies n’a rien de somptueux : pas de support technologique sophistiqué ni d’éclairage spectaculaire, pas de wall paper monumental, de couleur éclatante sur les murs ni de cadres luxueux ; à vrai dire, il n’y a pas de cadres – ou presque : les photographies sont affichées directement sur les murs ou dans des vitrines, avec une sobriété assez inattendue.
Puis, dès que l’on plonge dans l’univers intime de l’artiste – le photographe allemand Jochen Lempert (1958) -, on se retrouve face à un regard sur le vivant intensément poétique. Car depuis trente ans, ce biologiste de formation, spécialiste des libellules, capte dans son quotidien la présence des êtres vivants qui l’entourent, aussi minuscules soient-ils. C’est ainsi qu’il va photographier l’activité laborieuse d’une fourmi, la perfection du tissage d’une toile d’araignée, la sensualité d’un fruit mûr ou la délicatesse d’un geste humain, comme par exemple le clignotement des paupières. Avec des qualités graphiques remarquables, ses photographies révèlent une personnalité contemplative cherchant à rendre visible l’enchantement de la vie dans toutes ses formes.
Cristianne Rodrigues
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