Rechercher un article

Centre de la photographie de Mougins : Catherine De Clippel : Photographier les vodous

Preview

Dans la culture occidentale, la religion vodou a longtemps été considérée comme un tissu de superstitions sanguinaires et maléfiques. On s’est autorisé à catégoriser le vodou au même titre que la magie ou la sorcellerie, reléguant les cultes vodous au rang de pratiques primitives, ancestrales, figées. Or, les vodous nous sont contemporains.

Implantés depuis des temps immémoriaux, ils cohabitent aux côtés du christianisme et de l’islam. Son « panthéon » accueille les figures principales de Mawu-Lisa, Hevieso, Sakpata et d’autres, périphériques, comme Egu, Mami Watta, Dan et Zangbeto.

Le vodou, dans l’expérience photographique de Catherine De Clippel, renvoie à l’idée optique de la trouée, d’un orifice aménagé dans la chambre noire. Un lieu et un moment, une expérience sensorielle qu’il faut renouveler intentionnellement et efficacement dans le but de conjurer les menaces extérieures. Quelle différence trouvons-nous entre la chambre noire et l’enceinte close du vodou ? Chez l’une comme chez l’autre, l’Homme, qu’il soit occidental ou non, recherche apaisement et thérapie et souhaite ardemment retrouver l’harmonie d’un monde toujours fragile et subjectif. Si les faits sont obscurs, ils n’en demeurent pas moins têtus. Ils apparaissent, fruits du hasard et de l’observation quotidienne, et s’accumulent, orphelins, avant de trouver leur place dans un discours organisé, temporairement. L’anthropologie visuelle construit son objet dans la méfiance du mot pour en inscrire d’autres. Plus justes, pour un temps car au plus près du sensible.

 

Catherine De Clippel : Photographier les vodous
Jusqu’au 5 février 2023
Centre de la photographie de Mougins
43 rue de l’Église
06250 Mougins
www.cpmougins.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android