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Céline Ravier : [Auto] Edition photographique, enquête sur une mutation

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Son nom : Céline Ravier. Elle vient d’écrire un livre remarquable, intitulé : [AUTO]ÉDITION PHOTOGRAPHIQUE. Enquête sur une mutation. Le livre est publie chez l’éditeur Arnaud Bizalion. Nous publierons en quatre fois les principaux themes de l’ouvrage, voici le troisième episode.

 

Le boom de l’autoédition et le nouveau statut du photographe

Le photographe est en effet voyeur par nature, il est aussi reporter, bricoleur, espion. – Walker Evans

On parle d’autoédition lorsqu’un auteur se charge seul d’organiser la réalisation, la mise en page, l’impression, la diffusion et la vente de son ouvrage, sans passer par une maison d’édition gérant habituellement ces différentes étapes. L’auteur devient alors son propre éditeur.

L’autoédition a cependant toujours existé sous une forme ou une autre. C’est l’histoire des livres d’artistes des années 1960 et des fanzines des années 1970. L’autoédition englobe ainsi de fait une variété de pratiques de fabrication et de diffusion qui rend la terminologie poreuse et souvent laissée à l’appréciation de la personne « qui fait ».

A partir des années 2000, grâce à la constante progression des technologies d’impression (baisse des couts de l’impression offset et augmentation de la qualité de l’impression numérique), au nouveaux outils numériques de fabrication, de financement (crowdfunding), de communication et de diffusion, à une culture plus affinée pour le livre objet, et face à une désaffection croissante vis-à-vis de la presse et de l’édition classique, la démocratisation de l’édition photographique a franchi un seuil supplémentaire ces dernières années. Les photographes ont aujourd’hui les moyens de présenter leurs travaux sur des supports autres que les media traditionnels et – parfois face au refus des éditeurs – sont libres de produire et promouvoir leurs propres ouvrages avec une facilité et une autonomie sans précédent. L’auto-publication est aujourd’hui l’une des branches les plus dynamiques du secteur et occupe une place significative dans le monde contemporain du livre de photographies. En termes de contenu et de facture, de nombreux livres autoédités ont largement la même valeur que ceux publiés par des maisons d’édition.

Mais si la promesse d’indépendance éditoriale et la satisfaction personnelle de produire un livre de bout en bout poussent aujourd’hui un grand nombre de photographes à se lancer dans l’aventure de l’autoédition, c’est sans compter sur les défis de compétences, de temps et d’énergie à relever. Lors d’une première auto-publication, les photographes- auteurs-éditeurs doivent en effet assumer toute une gamme de nouvelles compétences liées à chaque étape de la chaîne du livre, de la conception à la vente. Selon l’expérience de chacun, ils peuvent ainsi (re)connaître les erreurs à éviter ou les points à améliorer pour un livre futur. Cependant tous s’accordent à dire que le travail de diffusion-distribution reste l’obstacle majeur. L’autoédition photographique est un parcours gratifiant mais semé d’embûches pour un photographe qui ne peut pas toujours tout assumer pour des raisons de compétences et/ou de temps disponible.

Céline Ravier

www.celineravier.com

https://www.arnaudbizalion.fr/

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