Ces vieux tracteurs circulaient dès les années 30 en Auvergne. Chaque été, ils permettaient de lancer la batteuse après la moisson pour recueillir le blé : un rite qui reliait la terre, les machines et les hommes. Ces engins agricoles d’un autre temps dorment aujourd’hui dans une grange du hameau de Saint-Martin-Cantalès dans le Cantal.
Céline Gaille vit actuellement à Paris. Ses études d’histoire de l’art et de Lettres Modernes, ses expériences professionnelles au Metropolitan Museum of Art, à la galerie d’art contemporain Jérôme de Noirmont, chez Phaidon – éditeur de livres d’art et de photographie, ont laissé une forte empreinte sur son regard. Au cours de ces dix dernières années, elle a côtoyé dans leur travail des photographes aussi divers que Roy DeCarava, Philip Jones Griffith, Martin Parr, Lise Sarfati, Nan Goldin, René Burri ou Eugene Richards.
En 2005, ce désir photographique prend corps à Rome où elle réside un an – un nouveau virage qui la conduit à cultiver et façonner son paysage visuel.
Son double enracinement, à la ville et à la campagne, mais aussi les voyages et le jeu des langues vivantes, comme autant de rendez-vous vers ses fondamentaux et ses inconnues, déclenchent également l’apprentissage des arts visuels, des métaphores et des correspondances – hors les murs et dans un esprit de liberté.
D’abord et toujours, il y a l’observation inlassable des individus – eux, vous, nous – dans l’activité ou dans la paresse, dans l’extravagance comme dans la banalité, dans le public ou dans l’intime, à la rencontre des autres, un appareil photo à la main.