« Ma mère était à la recherche de nœuds : des points où elle croyait que coïncidaient la pensée, l’intention et le mouvement de la danse, explique Doug Morgan. Elle désirait saisir le moment où la danseuse défie la gravité. Dans ses images, elle a essayé de capter ce sentiment de lévitation. »
Barbara Morgan pensait que les flashes ultra rapides émis par un stroboscope (que l’on commençait tout juste à utiliser en 1940) produisaient des images trop nettes. Elle préfèrait que, dans ses photos, les extrémités en mouvement du danseur restent légèrement floues. Elle a réglé la vitesse de son obturateur à rideau à 1/800e de seconde et l’a synchronisé pour qu’il actionne ensemble 3 ampoules de flash General Electric numéro 31 à plan focal.
« Martha Graham a évoqué la journée entière qu’elles ont passée au studio de la 23e rue, raconte Lloyd Morgan. Elle a dit à ma mère : « Tu m’as fait recommencer, et recommencer encore, jusqu’à ce que tu sois satisfaite. J’étais complètement épuisée. Après chaque prise, tu allais développer le film. Moi, je me couchais par terre pour faire une sieste. »
Dans l’imprimerie dont les fils de Morgan sont propriétaires, une lumière fluorescente du plafond se reflète sur le côté brillant du négatif de leur mère, où l’on voit Graham danser Letter to the World.
Curatorial Assistance fait circuler dans les musées l’exposition de John Loengard, Celebrating the Negative.
http://www.curatorial.org/traveling-exhibitions#/johnloengard/
Celebrating the Negative
Par John Loengard
Publié en 1994 par les Éditions Arcade
http://www.johnloengard.com