L’Œil de la Photographie ouvre un nouveau chapitre des « Cartes Blanches » avec le soutien de MPB. Chaque mois, un photographe français donnera à voir une série inédite réalisée avec du matériel prêté par la plateforme internationale d’achat, revente et échange de matériel photographique.
Vic Orth photographie l’amour et son intimité. Dans un lointain souvenir, son père lui a confié un ancien appareil photo numérique et ce fut le début d’une relation inassouvie, amourachée comme douce avec l’argentique. La série « Ce qu’elle sème » dit au plus près des fragments d’une réalité amoureuse, des traces de chacune d’elles comme d’un nous en filagramme.
« Ce qu’elle sème »
« Une boule de fringues sur le sol de ma chambre. Des fragments d’elle s’accumulent jour après jour.
Je photographie les traces qu’elle laisse autour d’elle, tout près de moi ; j’en perçois les indices sur le sol de ma chambre, sur nos peaux, sur nos draps. Partout, des lieux de mémoire.
Au fil de notre relation, mon regard se porte sur ses gestes, notre intimité, émotions et atmosphères quotidiennes d’ici ou d’ailleurs. S’enlacer, se blottir, se toucher, s’éloigner, se retrouver.
Par moments, elle s’empare de l’objectif et me transforme aussi en sujet. Son regard m’enveloppe, il me permet de m’exprimer dans mon identité.
Ce qu’elle sème est une accumulation d’images à deux, mais aussi une revendication de l’amour queer comme espaces de douceur, de guérison et de liberté
Travaillant en argentique, j’ai eu l’opportunité d’utiliser des optiques prêtées par MPB (Sony FDR-AX33 4K, Pentax SMC-DA 50mm f/1. et Pentax HD Pentax-D FA 35mm f/2). Je voyais des images au 35mm pour compléter cette série. J’ai pu travailler ces atmosphères en les ajoutant aux portraits, aux cadrages plus serrés, aux fragments du quotidien ».
Vic Orth
Née en 2002 à Lyon, Vic Orth débute en argentique comme assistante de Gil Rigoulet, ancien reporter du journal Le Monde et artiste. Ce dernier l’initie au plaisir de révéler ses photographies à la maison tandis que sa propre pratique photographique se penche dès 2020 sur l’étude des corps (série « Corps à Corps ») et de ce qu’ils racontent. Le corps devient de ses propres mots « un lieu de mémoire, un matériau qui porte les traces du temps, des relations, de l’amour et des luttes ».
Préfigurant la série « Ce qu’elle sème », « Corps à corps » faisait doucement entrer dans l’œuvre son entourage proche. « Mes images mettent en avant des corps ; leurs lignes, leur singularité. Intimistes, ces moments de prises de vue m’apparaissent d’abord comme un voyage avec moi-même à la découverte de l’abondance et des possibilités du genre, du soi », un fil qui demeure continue pour cette nouvelle série montrée en nos pages.
Ses tirages sont actuellement exposés à la librairie/ galerie Artazart ainsi que chez The Analog Club à Paris.
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