Good Dog
“Je considère simplement la photographie comme un moyen de communication. Quand je dis cela, je ne me réfère pas seulement aux spectateurs de mon travail mais aussi à moi, en tant que photographe, pour communiquer avec moi et avec le monde autour de moi. Sans la photographie, je serai muet. Je vois, et je presse le bouton de mon appareil pour prendre une photographie, et c’est mon commentaire sur la vie, mon commentaire sur comment je vois, et comment je perçois, les choses autour de moi. C’est ma réponse à mon environnement social, mon entourage, ma réponse à ce qui m’affecte. Un pont entre la vie et moi. Comme un instinct, venant du plus profond de moi-même. En tant qu’individu, c’est que je dis au monde, c’est la question que je lui adresse. C’est une façon simple et directe d’être au plus près de moi, de qui je suis, de ce qui m’intéresse, de ce que je désire et de ce que je crains, de ma vulnérabilité.”
L’aspect émotionnel des photographies de “Good Dog” est physiquement instable. Yusuf Sevinçli ne s’attarde pas. Il marche, il explore, il observe et il repart. Il prélève presque compulsivement des morceaux de réalité qui sont toujours différents, mais qui peuvent finalement trouver des similitudes et devenir une série d’images. C’est un concept picaresque de la photographie, presque sans-abri, errant, qui rejette la stabilité et la sérénité d’un foyer, même visuel, et qui rendent vivant. Les sujets deviennent des pièces qui s’assemblent et révèlent la matière qu’est la représentation de la réalité à travers l’œil de l’artiste. L’émotion s’éloigne des sentiers battus et réinvestit la rue, nous montrant sa vraie nature.
Biographie
Diplômé de la section Communication de l’université Marmara en 2003, il intègre l’année suivante un MasterClass consacré à la photographie documentaire en Suède. Il construit alors son travail personnel à travers plusieurs séries, dont “Good Dog”, qui ont fait l’objet de nombreuses expositions individuelles comme collectives en Turquie, en Europe et à travers le monde (Mois de la Photo de Moscou, PhotoBiennale de Thessalonique, Festival de photographie Fotografia Europa Reggio Emilia en Italie, Fotografie Noorderlicht aux Pays-Bas, FotoFreo en Australie…). Depuis 2008, son travail fait également souvent l’objet de publications, dans des ouvrages collectifs consacrés à la photographie (“Image Makers, Image Takers : The Essential Guide to Photography”, chez Thames&Hudson) comme dans différents magazines internationaux. Yusuf Sevinçli a été projeté dans le cadre de la projection de Laura Serani l’année dernière pour Circulation(s), Emerging Photography. Il vit et travaille à Istanbul.