Carte blanche : Maïlys Derville – Les Major’s Girls de Montpellier
Avec le soutien de MPB, les « Carte Blanche » donné par L’Œil de la Photographie présente une série originale d’un photographe de la scène émergente française réalisée avec du matériel prêté par la plateforme internationale d’achat, de vente et d’échange de matériel photo et vidéo d’occasion.
Maïlys Derville a suivi au plus près la troupe des Major’s Girls de Montpellier dans la préparation et la répétition de leurs chorégraphies. Une série incarnant l’amitié de ces femmes, âgées de 33 à 76 ans, et leur virtuosité.
Les Major’s Girls de Montpellier
« En 1964, à l’heure où les femmes s’émancipent, Suzette, directrice d’école, décide de fonder un club de majorettes : Les Major’s Girls de Montpellier. Sa fille Josy, à l’époque encore adolescente, est nommée capitaine de la troupe. Un honneur que la jeune fille prend à-bras-le-corps et le cœur, menant ses « majos » aux quatre coins de la France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Israël, aux États-Unis…
Un succès que les Major’s Girls doivent à des heures d’un entraînement assidu mais aussi à une philosophie qu’elles semblent avoir chevillée au corps : être majorette, c’est bien plus que des paillettes et un lancé de bâton, c’est un état d’esprit.
Une belle histoire de femmes, de vies, d’estime et de confiance en soi. Ici personne ne laisse ses soucis sur le pas de la porte. Au contraire, les filles qui se connaissent depuis parfois plus de 50 ans, ont tout vécu ensemble.
Les premiers amours, les premiers boulots, les premiers mariages, les premiers enfants, les premiers divorces, les premiers petits-enfants… Au gré des aléas de la vie, Josy, Anna, Martine, Chantal, Dominique, Yannick, Jacky ou encore Myriam vont et reviennent toujours avec la même passion. Un engagement qui traverse les âges et révèle toute la féminité que chacune des 18 Major’s Girls a en elle.
C’est cette force que j’ai cherché à capturer à travers mon objectif. Ce lien qui unit ces amies, mères, filles, sœurs… depuis de si nombreuses années. Ce pouvoir féminin qui transcende tout, même le plus dur. Cette sororité sans prétention ni chichi. Cette beauté qui désarçonne d’authenticité. Cette vie que toutes se donnent les moyens de mener pour le plaisir d’être ensemble, de rire et de voir le sourire des gens quand elles défilent.
Pour cela, je voulais qu’elles soient toujours dans la lumière grâce à 3 objectifs Nikon AF-S Nikkor prêtés par MBP : le 35mm f/1.4G, le 24mm f/1.8G ED et le 50mm f/1.8G. J’ai également utilisé un éclairage ARRI SkyPanel S30-C lorsque la lumière naturelle me faisait défaut ».
Maïlys Derville
Née en 1992 à Villeneuve-d’Ascq, Maïlys Derville est photographe et journaliste. Publiée dans Le Figaro, Vanity Fair, Marie France et en nos pages, son œuvre s’inscrit résolument dans une tradition du reportage documentaire.
En 2018, elle rencontre la photographe Corinne Vachon qui la prend sous son aîle. Elles couvrent ensemble le Kenya, l’Afghanistan, la Roumanie, le Kirghizstan. Ainsi en témoigne son reportage (« Mystic Valley », 2019) dans la Vallée du Wakhan, à l’extrême Nord-Est de l’Afghanistan où elle documente le quotidien des Wakhis, marqué par l’élevage, les saisons de transhumance et de grands froids, à rebours d’une vision du pays centrée sur la domination des Talibans.
L’année suivante, sa série « Only God Forget » investit la très large région du Maramures en Roumanie, à la frontière ukrainienne. Une enclave rurale qui a conservé bon nombre de ses mœurs, de son mode de vie, et qui toutefois reste tiraillée par le poids du passé soviétique comme l’attrait de la modernité.
L’année passée, la photographe s’est rendue en Andalousie pour suivre les pèlerinages de la Pentecôte dans le hameau d’El Rocío ; une série photographiée au plus près disant bien l’amour comme la ferveur de ces moments religieux, sinon simplement festifs.
Son œuvre est donc celle d’une photographie au plus près de ses sujets, cherchant le temps long, l’immersion en reportage, s’attachant à célébrer des communautés, des majorettes aux paysans wakhis, dans une photographie résolument ancrée dans un héritage humaniste.
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