PROMENADE
Les images de Promenade font sans aucun doute partie du côté humaniste de la photographie.
Dans Promenade, les gens ne sont pas traités uniquement comme des objets dans une scène; au contraire, mes photos sont prises lorsque je sens que ces sujets deviennent leur moi le plus naturel, un moment généralement considéré comme sans importance et non digne d’attention par la plupart.
Je saisis l’instant où ils envisagent quelque chose, font face à leurs angoisses ou partagent leur joie, ressentent une sorte de fardeau d’être / ne pas être où ils veulent, ou simplement vouloir être
quelqu’un ou ailleurs. Tous les sujets pensent à l’espoir, à la peur, à une maladie, à un de leurs proches qui vit loin. En ce sens, je suis là avec eux, à la recherche de ces moments.
Un sujet typique pour moi est quelque chose d’extraordinairement normal vivant leur routine quotidienne, quelque chose que peu de gens veulent (ou même avoir le temps) observer: c’est pourquoi chaque photo est consacrée au sujet représenté. Ce lyrisme est également approfondi avec un message adressé à tous les protagonistes de Promenade.
Ces images participent involontairement à la démonstration de leur impossibilité d’être vraiment seuls – elles témoignent qu’une personne a marché à leurs côtés et a capturé leur petit aperçu de la vie, pour toujours.
Ce sont les maillons d’une chaîne que je traîne avec moi, les perles d’un collier intrigant que je porte chaque fois que je vois, reconnais et fabrique le mien, pour célébrer l’ampleur et la diversité des émotions humaines.
Toutes mes inspirations viennent de mon souci de l’humanité et de la complexité inhérente à sa nature. Ces photos sont destinées à fixer la mémoire sur des choses imperceptibles, à les faire survivre à l’indifférence du temps qui aplatit toutes les émotions.
Carlo Traini
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