Situé au cœur de la capitale Haïtienne, Port-au-Prince, le Camp Aviation est un immense terrain public, quadrillé en 7 blocs, accueillant près de 60.000 personnes sinistrées depuis le séisme du 12 janvier 2010. Près d’un an après la catastrophe qui a ravagé la capitale, la situation des victimes reste inchangée. Au bloc 6, les sinistrés ont choisi de rebondir et d’organiser leur survie, faute d’aide concrète. Ils y ont ouvert une école, créé des associations pour les femmes, établi des lieux de cultes. La situation se pérennise et le Camp Aviation s’installe tel un bidonville naissant.
Coincés entre Cité Soleil et la route de Delmas, principal axe de la capitale, des milliers d’abris de fortune s’accumulent sur cet ancien aérodrome démantelé en 1994, sous Aristide. Abandonnés par un gouvernement fantôme et des ONG débordées, les sinistrés sont livrés à eux-mêmes. La volonté de se sortir d’un quotidien de survie les entraîne vers une nécessaire organisation.
Une solidarité s’est mise en place spontanément et chacun a mis ses compétences au service de la communauté. Les plus érudits ont été choisis pour installer une structure administrative et sociale. Des associations féministes, une organisation pour la jeunesse et un centre de santé ont vu le jour. Des églises ont été bâties et une école accueille aujourd’hui 65 élèves.
Au bloc 6, l’habitat est en pleine mutation. Adossées aux carcasses des avions et des hélicoptères militaires, les tentes de fortunes ne ressemblent plus à des abris provisoires. Les structures en bois et la tôle ondulée assurent aujourd’hui des foyers plus élaborés, plus viables. Aux énergies individuelles se mêle l’espoir communautaire de se reconstruire un environnement décent.
« Camp Aviation », from ruins to life – Olivier Labban Mattei
Visa pour l’image – Perpignan
Projection au Campo Santo