« À force de montrer la violence, on la banalise. »
Camille Gharbi a commencé sa carrière comme photographe d’architecture, mais ses travaux personnels l’amènent rapidement vers le documentaire pour couvrir des thématiques sociales engagées.
C’est ainsi qu’elle révèle un travail puissant, original et sensible, à travers la série « Preuves d’Amour », véritable électrochoc pour lutter contre les féminicides, lauréate au 4eme festival youth award, et programmée dans de nombreux festivals et expositions (Festival des Circulations, Rencontre d’Arles, Nuit des Images à Lausanne…)
Ici, pas de « gueule cassée » ou de femme amochée, mais les objets ayant servis aux meurtres de femmes (répertoriés par le collectif « Feminicides par Compagnon ou Ex » de 2016 à 2017), des objets de notre vie de tous les jours, photographiés sur fond bleu, hors contexte, déchargés d’émotion. Le crime n’est plus passionnel, le quotidien devient le terrain de l’impensable, de l’irréparable.
Depuis, Camille est présente sur les rassemblements et manifestations contre les féminicides et a couvert pour Le Monde le lancement du mouvement des « colleuses » emmené par Marguerite Stern : depuis fin août, ces femmes, simples citoyennes ou activistes collent sur les murs des messages pour interpeller les pouvoirs publics.
Du 11 au 13 octobre, « Preuves d’Amour » et « les colleuses » seront exposées au Studio Zorse, nouvellement ouvert à Malakoff, lors de l’exposition pour la Mixité « (Do Not) Cross The Line ». Le regard de Camille croisera celui d’autres artistes et journaliste autour de la question des violences faites aux femmes, la nouvelle place des hommes, les nouveaux codes de la féminité et de la masculinité.
Camille Gharbi – Exposition pour la Mixité « (Do Not) Cross The Line »
du 11 au 13 octobre
Studio Zorse
31, avenue Augustin Dumont
Paris
studiozorse.com