J’ai travaillé comme prostituée dès mon plus jeune âge ; ce n’était pas la seule chose que je faisais à cette époque, mais inconsciemment, ma vie a été conditionnée par ça. J’ai travaillé en Uruguay et en Argentine, où j’ai rencontré plus de 400 prostituées et vécu dans une vingtaine d’endroits différents. De par mon expérience, j’ai découvert qu’il y avait un autre aspect du métier de prostituée qui n’était pas décrit par la société. Par exemple, toutes les prostituées ne sont pas contraintes, ou victimes de circonstances tragiques.
Cette série d’auto-portraits, intitulée Camilla juxtapose mon passé et mon présent dans un dialogue continu. Le passé est représenté par Camilla, mon vieux nom de guerre. Dans chaque image, elle correspond avec mon autre personnage, Veronika, qui me représente aujourd’hui.
Cette série met en question l’image sensationnaliste de la prostituée vue comme une personne toujours exposée à des situations pénibles. Mon intention est de présenter l’autre face de la médaille, celle qui reflète mon expérience personnelle.
Veronika Marquéz
Veronika Marquéz est née en 1979 à Montevideo, Uruguay. Elle part pour Buenos Aires à l’âge de 20 ans pour étudié le photographie à l’ARGRA Photojournalism School et à l’Andy Goldstein School of Creative Photography. Elle vit et travaille en Espagne depuis 2006.