L’idée de cette exposition, organisée dans le cadre de la
deuxième édition de Little Paradis, était de réunir des œuvres qui racontent la culture du café, comme des amis qui se retrouvent pour discuter autour d’un comptoir. Les photographies d’auteurs anonymes, qui renvoient la vision du café comme lieu de renouveau de l’âme triste (“Bière de l’espérance”, vers 1900), ou comme temple de la boisson vénérée, façon Hollywood (“Ben Hur Coffee”, vers 1970), côtoient l’élite de la “Café Society” capturée par Larry Fink ou Lisette Model, la griserie new yorkaise saisie par Weegee, ou le Cocteau pensif de Gisèle Freund.
Avant d’être la terre d’asile de cette élite, ces jet-setteurs avant la jet-set, le café était un lieu familial, là où l’on annonce les fiançailles, où l’on célèbre les mariages, les naissances, et où l’on vient noyer le chagrin des ruptures ou des coups durs de la vie. Cette petite sélection est une célébration de l’esprit de ce lieu où l’on se retrouve, où l’on se parle, l’on se raconte, l’on se toise, l’on s’embrasse parfois, et où l’on sourit beaucoup. Ce lieu de rencontres, où chacun est égal à l’autre, où les rêves les plus ous sont construits, ou défaits, où tout devient possible. C’est aussi là où l’on se dit “à la tienne”…
À votre santé !
Christophe Lunn
Café Society
Jusqu’au 7 juin
Le Scherkhan
66, rue d’Hauteville
75 010 Paris