La vie, dans toute son intensité
Lors du premier de ses cours, un ami à moi qui enseignait la photographie montrait à ses étudiants une image de chat et leur demandait : « Qu’est-ce que c’est ? » Tout le monde était surpris par cette question et répondait : « Un chat ! » Et mon ami rétorquait toujours : « Non. C’est une image de chat. »
Les photographies de Ronald sont, avant toute chose, des photographies. Elle sont des images de la lumière touchant des objets et les dévoilant (ou les dissimulant) d’une certaine manière : directe, puissante, aiguë, avec plus d’ombre que de lumière. Leur sujet vient après.
Elles ont toutes l’auto-portrait, un portrait d’intensité, comme thème photographique. Une fois encore, c’est tout Ronald : c’est ainsi qu’il parle. Elles forment son langage. Elles sont ses signes. Frontales, directes, sans détours. Et pourquoi seraient-elles différentes de sa façon d’être ?
D’où vient-il ? Il ne fait pas partie de la tradition illustre de la photographie. Avedon ? Il l’admire, mais il ne l’imite pas. Cartier-Bresson ? La manière d’approcher son sujet est la même, mais pas celle de le visualiser. Robert Capa ? Le flot des instants, l’intensité sauvage de ses clichés flous du débarquement en Normandie ?… Peut-être les images de Ronald viennent de films : Bergman ? (Un autre amoureux de la photographie). Ou peut-être Orson Welles lui-même, avec ses angles de caméra en contre-plongée et ses violents contrastes ?
Lire la suite du texte de Jorge Frascara dans la version anglaise du Journal.
Ronald Shakespear: Caras y Caritas, 50 years later
Du 5 avril au 24 mai 2013
The Buenos Aires Museum of Modern Art
San Juan 350
Buenos Aires
Argentine