La glace passe
Oser révéler la part de merveilleux d’un territoire stigmatisé, c’est ce que Laurence Vray a sans conteste voulu exprimer dans un projet dont l’humanisme tout en retenue porte en broche une délicate poésie.
En se postant dans la camionnette de Luc, marchand de crèmes ambulant depuis 30 ans, la glace devient le prétexte à un reportage sur l’urbain trop humain, des visages lumineux, certes, parfois perdus, aussi.
Laurence Vray cueille les sourires émerveillés, étonnés ou gourmands à la rosée de sa tendre disposition à susurrer l’intime. Des sourires, des grimaces, des poses mais aussi des paysages, des jardins, des portes et des maisons où le seuil est une assise pour un salon public. Pas de hall dans les maisons de rangée, du séjour à l’espace public, en direct, sans césure, sans filtre : le prolétaire nourrit un rapport à l’autre qui lui est propre, aux usages simplifiés, plus spontanés.
En ce sens et sans le vouloir, à la manière d’un sociologue, la photographe illustre subtilement « la dimension cachée », l’ouvrage de Edward T. Hall, le spécialiste américain de la proxémie. Elle évoque la dimension subjective propre à chaque individu suivant les règles socio-culturelles qui lui sont propres.
Le livre « La glace passe » est publié à 600 exemplaires (numérotés et signés) aux éditions Bruno Robbe.
Laurence Vray
Née à Mons le 17.08.1973
Réside à Saint Ghislain