Bruno Calvet–

Les images de la série en question ont été faites entre 2009 et 2011 dans les rues de Lyon, où j’habite depuis cinq ans. J’ai 23 ans.
J’ai découvert la photographie ici. Grâce aux bouquins d’une médiathèque située à côté de chez moi, et à l’appareil que l’on m’a offert. Je dirais que ces images sont issues d’une démarche très simple: dans ces livres, j’ai découvert des photographes dont la principale préoccupation est de s’intéresser à ce qui est tout proche d’eux. Et à en montrer l’émotion. J’ai été touché par la manière dont les images de ces livres montraient l’état de disponibilité dans lequel s’étaient mis ces photographes, face à un sujet donné. Et spontanément j’ai cherché de mon côté à connaître de pareils moments d’attention. Ces questions m’ont poussé à descendre dans la rue « voir ce qui se passe ». La photographie est devenue un prétexte pour se rapprocher d’un sujet et donc pour satisfaire une curiosité de la ville.
J’ai bien senti aussi que les images qui m’inspiraient avaient une fonction de narration. Ce qui m’a résolument orienté vers le photojournalisme. Malgré tout, la notion de narration dans une série photo reste encore difficile à cerner pour moi à cause des questions que cela soulève sur la démarche du photographe.