« Les artistes doivent être un peu mégalos, croire qu’il est possible de créer des choses qui ont du sens et qui seront peut-être incroyables. Ils ne doivent pas craindre l’échec, surtout avec un sujet comme celui-ci. En tant qu’artiste ayant toujours eu une conscience politique et un intérêt pour l’organisation des sociétés, je me demandais si cela avait du sens de travailler en zone de conflit, ou s’il était possible d’être à la hauteur.
Le travail que j’ai fait en Israël consistait surtout à écouter ce qu’exprimait la situation, à reconnaître ce que je connaissais déjà, qui donnait la sensation qu’il s’agissait bien d’une expérience humaine.
Cela ne m’intéresse plus vraiment de photographier des paysages. Je considère le paysage uniquement comme un décor où peuvent se dérouler des expériences humaines. Il n’a pas besoin de moi, ni de vous ou de qui que ce soit. Il devient intéressant s’il peut être le terrain d’une expérience humaine, d’une projection ou d’un désir.
Israël et la Cisjordanie étaient des zones très désagréables pour moi, qui représentaient un défi particulier. Elles ne sont pas spectaculaires d’un point de vue géographique, ni incroyablement belles. En un sens, cela ne m’étonne pas que les religions aient été inventées là-bas, car le paysage est comme une page blanche pour l’imagination. Tout est dans le détail, la pauvreté et les conditions climatiques extrêmes. Tout est sommaire et dur. C’était une souffrance pour moi de venir sur ces terres où le conflit était si vif, où, en gros, deux groupes refusent que l’autre soit là. »
Chaque jour, L’Oeil de la Photographie présentera une série par photographe.
EXPOSITION
This place
Du 12 février au 5 juin 2016
Brooklyn Museum of Art
200 Eastern Pkwy
Brooklyn, NY 11238
Etats-Unis
https://www.brooklynmuseum.org
http://www.this-place.org
http://www.thomasstruth32.com
