Je crois qu’il faut dépasser ses limites, et je crois également en ce qui se passe par-delà ces limites, dans le no man’s land entre les différentes formes de description. Ce no man’s land, sans étiquettes ni codes, représente pour moi, un espace libre entre la photographie, le film, la peinture, l’art et le journalisme. Lui fais-je confiance ? Je pense que c’est dans la création.
Comme n’importe quel endroit où cette difficulté existe, il y a un grand mystère. C’est à cause de la nature humaine, et des raisons pour lequelles les gens s’imaginent différents, alors qu’ils vivent côté à côte et souvent se ressemblent comme les Palestiniens et les juifs Israéliens. Le mystère est aussi profond que le mythe, et c’est pour cette raison que le mystère est un élément central de ma quête.
Plus j’avance et plus il devient évident que la conception de l’autre, au delà des conséquences traumatiques de chaque partie, au delà de la violence et de la haine, est également une conséquence du paradigme du temps, où le temps est tel un vortex répétitif qui mange littéralement vies et générations. J’essaye de le comprendre, car ce procédé de compréhension n’a pas de fin, même lorsque le livre est réalisé et le travail fixé au mur.
Personnellement, je pense que la la photographie décrit ce qui se passe entre le moment de perception et le moment où l’on peut mettre des mots sur cette perception. Elle fonctionne dans cet espace, et traite d’une catégorie entière d’idées qui n’est pas encore définie et réduite par le langage. Je les appellerais « idées pures » , mais cela ressemble plus à un territoire inconnu.
Chaque jour, L’Oeil de la Photographie présentera une série par photographe de l’exposition « This place ».
EXPOSITION
This place
Du 12 février au 5 juin 2016
Brooklyn Museum of Art
200 Eastern Pkwy
Brooklyn, NY 11238
Etats-Unis
https://www.brooklynmuseum.org
http://www.this-place.org
http://www.magnumphotos.com/gillesperess
