La guerre est une circonstance horrible et cruelle, qui a été inlassablement commentée, contestée, défendue, et par dessus tout, documentée. Des premières images datant de la guerre civile à la multitude de celles qui décrivent la guerre en Afghanistan ces dernières années, les photographes ont suivi les pas des soldats comme des victimes, décrivant les moments épiques et les ravages de la guerre en capturant les vainqueurs et les victimes, les scènes de bataille et l’étendue des destructions causées. La photographie de guerre revient souvent à traduire les cruautés des conflits, en forçant le public à se confronter à leurs horreurs. Les images qui en résultent, exposant crûment les violences rencontrées, peuvent choquer ou dégoûter, mais le spectateur en ressentira une certaine aversion, apportera moins facilement son soutien aux volontés belliqueuses.
La photographe américaine Elizabeth D. Herman, boursière du programme Fulbright, apporte elle aussi sa contribution à ce genre unique avec son travail, A Womans’ War, se concentrant sur l’expérience que les femmes peuvent avoir de la guerre. Les femmes sont traditionnellement dépeintes comme des victimes par les photographes, mais les sujets choisis par Herman ont tenu des rôles actifs dans les conflits à travers le monde, comme combattantes, manifestantes, ou ambassadrices de la paix. Après l’arrêt des combats, elles n’ont pas dû seulement composer avec le fardeau des traumatismes engendrés, mais aussi se battre pour la reconnaissance de leurs droits, quand on espérait les voir tenir leur rôle « traditionnel » pour reconstruire une forme de normalité pour leurs familles et aider à faire émerger la nouvelle génération.
Les sujets d’Herman ont des histoires difficiles ; elles ont pu combattre, tuer et assassiner, ainsi que souffrir des horreurs indicibles dans leurs chairs. Pourtant ses photographies ne décrivent pas les abominations de la guerre, mais offrent plutôt un regard intime sur celles dont la participation est difficilement prise en compte, avec toute la complexité que cela engendre, et en n’oubliant jamais qu’elles sont d’abord et avant tout des êtres humains. Après tout, la guerre n’est pas une idée abstraite, elle est menée par des gens et les affectent.
A Woman’s War by Elizabeth D. Herman
Nu 7 novembre au 1er décembre 2012
United Photo Industries
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Brooklyn, NY, 11201
USA
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