Je me suis retrouvé dans beaucoup de situations et d’endroits intéressants sur les missions qu’on a pu me confier au cours des années : un jour je photographiais des U.S. Marshals, le suivant j’étais sur le tournage d’un clip de hip-hop, ou j’assistais à une compétition de robots, ou je suivais un chasseur de primes dans la cambrousse de la Louisiane. C’est un mode de vie très addictif. Mais à cause de tous ces trajets – les taxis, avions, voitures de location, et tous les hôtels – il n’y a pas toujours beaucoup de temps pour le travail de préparation ou de recherche (ou c’est peut-être que je suis trop paresseux/fatigué), même si j’ai fini par adopter ce mode opératoire. Cela fonctionne pour moi, la naïveté associée au fait de ne pas savoir à l’avance. De se montrer, de réagir honnêtement à une situation et de faire des photos en fonction. Je parle de ça parce qu’on m’a demandé d’écrire un court texte pour accompagner ce portfolio d’images – originellement réalisées lors d’une mission pour le New York Times Magazine sur deux jours passés à Greensboro, en Caroline du Nord, au moment où on introduisait pour la première fois des tablettes dans les salles de classe des collèges locaux – et ce sont les clichés que j’ai finalement sélectionnés. Quand j’étais là-bas, toutes ces choses formidables se sont produites quand les élèves ont commencé à jouer avec leurs tablettes et à trouver leurs marques avec ce nouvel outil/jouet : les traces de doigts graisseuses sur les écrans, les enfants se cachant dans leurs casiers. Quand je fais des photos, j’ai le sentiment que même si je le voulais, je ne pourrais pas inventer mieux que ce que je découvre effectivement sur place ; la réalité est ce qu’il y a de mieux. Certaines de ces photographies ont été publiées dans l’article, mais la plupart ne le furent pas à l’époque. Brian Fink
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