La revue brésilienne Foto Grafia présente en ce moment sa neuvième édition. Entièrement gratuite, uniquement disponible en version numérique (consultable sur le site ou téléchargeable en format PDF), Foto Grafia vient de gagner un pari. Celui de l’indépendance ! Pour la première fois, l’équipe de Foto Grafia n’a compté sur le soutien financier d’aucun mécène et affiche sa volonté de concevoir une revue collaborative et autonome.
3 questions à Sergio Antonio Ulber et Felipe Gallarza, créateurs du magazine.
Que découvre-t-on dans les pages de la neuvième édition de Foto Grafia ?
Cette édition est spécialement consacrée aux essais photographiques. Le lecteur va pouvoir y découvrir six travaux de brésiliens, parmi lesquels des photographes reconnus, tels que Claudio Edinger, et d’autres qui en sont encore au début de leur carrière mais qui présentent déjà un travail fort. C’est par exemple le cas de Breno Rotatori. Il s’agit donc uniquement d’œuvres contemporaines, sélectionnées avec soin par notre équipe qui a souhaité privilégier l’originalité, le style, la narration et l’innovation.
Quel chemin a parcouru Foto Grafia depuis sa création, et avec quel objectif ?
Le principal objectif de Foto Grafia est de présenter aux lecteurs des projets contemporains dont les intérêts artistiques, culturels et documentaires vont pousser à l’étude et à l’analyse de la scène photographique et, par conséquent, de l’ethnologie et des arts visuels. Un autre objectif, non moins important, est de travailler de manière collaborative, c’est à dire en comptant à la fois sur le soutien des photographes qui alimentent la revue avec leurs travaux et sur les volontaires qui constituent l’équipe.
Foto Grafia avait été créée comme une revue académique de photographie, imprimée, en lien avec l’université. Elle est née de la volonté de créer un média qui stimule la réflexion et la réalisation photographique. Nous voulions encourager les discussions théoriques, révéler des nouveaux talents, voir la théorie stimuler la pratique et vice versa.
Pourquoi avoir fait le choix d’une version numérique ? Cette reconversion a-t-elle été un succès ?
C’est après avoir proposé les trois premiers numéros imprimés en version numérique, et encouragés par l’augmentation très importante des lecteurs, que nous avons décidé de proposer une revue téléchargeable. C’est donc le public qui nous a convaincu de continuer dans cette voie. « Succès » est un mot dangereux et relatif. Nous préférons dire que le projet fonctionne et que les résultats obtenus nous motivent et nous poussent à continuer. C’est important de mentionner que nous devons cette réussite à nos lecteurs et collaborateurs, et nous profitons de cette interview pour les remercier sincèrement.
La revue évolue à chaque nouvelle édition, qu’il s’agisse de la ligne éditoriale, d’une rédaction plus élaborée, des choix qui s’affinent et du contenu plus structuré. L’expérience acquise quant à la production du magazine est un facteur important de son évolution, de même que les propositions de nouvelles collaborations qui viennent ajouter de la valeur à la revue. Nous ne perdons pas de vue l’intérêt d’une version internationale, ou d’une traduction de la version brésilienne, mais cela est un autre travail, qui exige patience et persévérance. Nous sommes d’ailleurs ouverts aux propositions à ce sujet.
Céline Chevallier
Pour télécharger Foto Grafia #9 : cliquer-ici
Les numéros 2 et 3 sont disponibles en anglais (traduction en deuxième partie de magazine).
